Ouverture dominicale : premier bilan mitigé chez Bricorama
L’image reste dans toutes les têtes : Bricorama, interdit d’ouverture le jour du Seigneur, bataillant hardi petit contre Castorama et Leroy Merlin, vilains chevaliers s’autorisant plus que de loi et de raison le marchandage de la vis, du marteau et du vilebrequin le dimanche matin.
En mars, la justice tranchait : tous ces magasins pouvaient ouvrir à l’heure de la messe. Bilan un semestre après chez Bricorama : même nombre de clients que l’année précédente, dimanche compris.
Quelle explication avance le patron de Bricorama ?
Jean-Claude Bourrelier dit avoir souffert de la concurrence déloyale. Un client perdu le dimanche car il prend ses habitudes ailleurs se récupère difficilement. C’est vrai. Mais il faut considérer deux autres points : la taille de l’entreprise et le repli du marché.
La taille. Bricorama, ce sont 90 magasins et 2.600 salariés. Monsieur Bricolage près de 800 lieux de vente, Leroy Merlin 120 magasins et 20.000 employés, Castorama une centaine de boutiques, 13.000 salariés et un actionnaire de poids : le géant britannique Kingfisher. Difficile de rivaliser, qui plus est dans un contexte économique peu porteur.
C'est le second point : en raison de la crise de l'immobilier, le marché du bricolage et de la décoration est en baisse de 5% sur l'année.
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Peut-on réellement en tirer des conclusions pour l'ouverture du dimanche dans son ensemble ?*
Non. Selon différentes études, dont une menée pour l'Alliance du Commerce – qui regroupe notamment les grands commerces de centre-ville –, si une dérogation administrative permettait l'ouverture pendant 10 dimanches supplémentaires dans l'année, cela dégagerait 32 millions d'heures travaillées, soit environ 20.000 emplois équivalents temps plein.
Le monde du bricolage n'est qu'un des secteurs concernés mais cela ajoute au débat et prouve que rien n'est acquis dans un monde toujours plus concurrentiel.
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