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Malgré la crise, l'euro se porte plutôt bien

Retour sur le mini sommet entre Nicolas SARKOZY, Angela MERKEL et Mario MONTI hier à Strasbourg. Peut-on parler d’une réunion utile, pour l'Europe en général, et l'euro en particulier ?
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Sur le plan de la communication : NON. (Tout le monde s’accorde à dire ce matin que le rendez-vous a accouché d’une souris). En revanche, sur le fond : OUI, la réunion a été utile. Dans les coulisses. Notamment, sur le rôle de la Banque Centrale Européenne dans la résolution de la crise. Paris voudrait voir la BCE jouer un rôle plus important comme prêteur aux pays en difficultés. Non seulement, les statuts de la Banque Centrale l’en empêchent, mais en plus, l’Allemagne refuse de faire avancer ce dossier au nom de ce que l’on appelle l’ « aléa moral ». L’aléa moral, c’est un peu l’équivalent de la jurisprudence : si on accorde trop à un Etat, les autres pays vont en profiter pour relâcher leur vigilance, sachant qu’ils seront, eux aussi, sauvés, coût que coût. Cela, la rigueur allemande le rejette, d’où l’intransigeance d’Angela MERKEL.

Donc la Banque Centrale Européenne est condamnée à ne pas pouvoir agir...

Officiellement, on vient de voir qu'elle ne peut pas. Officieusement, c'est une autre affaire. Libre à elle d’intervenir au bon moment pour éteindre les incendies. Mais cela, chut… il ne faut pas le dire. Angela MERKEL refuse de toucher au système car il ne faut surtout pas montrer aux marchés que les dirigeants politiques dictent une conduite à la BCE. Paris s'est manifestement rallié à cette position, d'où les vives critiques contre Nicolas SARKOZY, accusé d'avoir abdiqué.

Et l’euro dans tout cela ? La monnaie unique ne semble pas souffrir de la crise.

On pourrait effectivement imaginer que notre devise soit attaquée sur les marchés mais il n'en est rien. La politique monétaire accommodante des Etats-Unis (avec des taux d’intérêt 0) favorise, pour l'instant, l'intérêt des investisseurs pour le dollar. Et puis, contrairement aux apparences, vu les réunions et les déclarations politiques à répétition, les opérateurs semblent ne plus miser sur un éclatement général de la zone euro. Donc, pas d'attaque frontale.
Face au billet vert, l'euro vaut aujourd'hui un peu plus d'un dollar 33. Pour nos exportations c’est mieux qu’1 dollar 40 mais pas encore suffisamment compétitif. Il faut profiter du moment présent car si l'Allemagne - on y revient - change d'avis sur le rôle de la BCE comme prêteur en dernier ressort... la monnaie unique se retrouverait alors sous pression pour de bon.

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