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Hollande : le pacte de responsabilité avec les marchés financiers

Lors de sa conférence de presse du Président de la République, François Hollande a parlé économie pendant près de 25 minutes. Il y a donc consacré les deux tiers de son propos introductif. C'est un signe très clair.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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C'est un signe très clair car le discours préliminaire de traditionnel rendez-vous avec les journalistes donne le ton et campe le décor de l'action. Autre détail : ce volet économique a permis au Président de la République de citer le Premier ministre à 6 ou 7 reprises ! Un record en moins d'une demi-heure.
C'est important car cela permet d'appuyer le message présidentiel : le redressement économique, priorité des priorités au nom de la bataille pour l'emploi, se fera en équipe. Tout le monde sera mobilisé, jusqu'au locataire de Matignon qui avait eu moins de chance en termes de citations lors des vœux télévisés du 31 décembre.

François Hollande était attendu sur la fiscalité, sur les détails du pacte de responsabilité et des contreparties demandées aux entreprises en échange du CICE. A-t-il répondu ?

On a surtout retrouvé hier un François Hollande soucieux du dialogue avec les partenaires sociaux.
Prenons ce qu'il a présenté comme les 4 grands chantiers :
1/ la suppression des cotisations familiales (30 à 35 milliards d'allègement pour les entreprises). Oui, mais il y a déjà les 20 milliards accordés au titre du CICE. Va-t-on ajouter 30 milliards aux 20 déjà prévus ? Réponse : on en discutera pour 2016 (soit on fusionnera les deux systèmes, soit on gardera le CICE mais les allégements de cotisations seront différentes).
2/ Quid des contreparties demandées aux entreprise pour le Crédit d'Impôt Compétitivité Emploi ? Réponse : on va créer un "observatoire" des contreparties qui sera rattaché directement au parlement.
3/ La simplification administrative : "tout sera passé en revue" (on serait tenté de dire : heureusement !).
4/ La réduction de la dépense publique : elle sera fera par une grande nouveauté : les réformes structurelles, et un "Conseil stratégique de la dépense" se réunira chaque mois pour faire le point.

Donc, au final, à vos yeux : un sentiment de frustration ?

François Hollande a mené une opération cadrage. Il a redit, insisté sur ce qui occupera la seconde partie de l'actuel quinquennat. Le Président a eu raison de rappeler et de marteler tous ses engagements, n'hésitant pas à appuyer sur ce qui fait mal à l'aile la plus à gauche de la majorité.

Non, un social démocrate n'est pas libéral, même s'il prône une politique de l'offre ! Ce n'est pas parce qu'il aide les entreprises à créer de l'emploi qu'il sombre dans le libéralisme. Aux yeux du chef de l'Etat, c'est ''maîtriser la finance utile''. Le Président est convaincu du fait que l'emploi reviendra grâce à la croissance... la croissance viendra de l'investissement... l'investissement de l'entreprise. Sans richesse, pas de redistribution et pas de réduction des inégalités. La boucle est bouclée.

En creux, le Président de la République a lancé un autre chantier : un pacte de responsabilité avec les marchés financiers. Ces marchés qui achètent notre dette, qui fixent les taux d'intérêt pour la rembourser. Ces marchés qui ont besoin d'un discours rassurant. Dans une posture martiale, François Hollande a donné quelques gages supplémentaires de sa détermination à entretenir le cercle vertueux de la... confiance. Maintenant, tout reste à faire.

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