France, brève récession en vue
Recul de l'investissement des entreprises, hausse du chômage, ralentissement de la demande intérieure... cette récession sera brève précise l'Institut National de la Statistique. (Je vous rappelle les chiffres : -0.2% de croissance entre octobre et décembre de cette année suivi d'un moins 0.1 sur le premier trimestre 2012)... une récession se définit par 2 trimestres consécutifs de repli du Produit Intérieur Brut. Nous y sommes donc... et, vous l'avez dit, ce n'est pas une surprise. Nous accusons aujourd'hui le choc de la crise qui est repartie de plus belle l'été dernier.
D'abord, ces chiffres n'ont rien à voir avec ceux - bien pires - enregistrés lors de la récession qui avait affecté l'économie française sur l'ensemble de 2008 et 2009 lors de la précédente crise mondiale. Ensuite, elle serait plus courte puisque l'économie repartirait légèrement dès le printemps. Cela dit, personne ne crie victoire car la crise de la dette dans la zone euro est loin d'être terminée et pourrait modifier la donne si elle persiste plus que de raison.
En tous cas, ces prévisions remettent sur le devant de la scène la question de la capacité de la France à respecter ses engagements d'assainissement budgétaire.
Plus que ces deux trimestres consécutifs de baisse de la croissance, c'est la stagnation de l'économie qui posera problème en 2012 : ce que l'on appelle "l'acquis de croissance" sera, fin juin prochain, de 0%. Ce n'est qu'une prévision mais cette inertie n'est pas la bienvenue à l'heure ou la France bataille pour garder son AAA. Matignon table toujours sur une croissance de 1% l'an prochain... pour atteindre cet objectif, l'INSEE estime que le PIB devrait croitre d'au moins 1,3% sur chacun des deux derniers trimestres 2012... mission impossible, sauf miracle. Plus loin que les seules économies, quelles mesures la France va-t-elle prendre pour relancer le moteur ? Y aura-t-il un nouveau plan de rigueur ?... hier soir devant le Sénat, la ministre du Budget Valérie Pécresse a confirmé la tenue d'un collectif budgétaire au premier semestre 2012 "pour faire le point sur notre trajectoire" a-t-elle dit. (Un collectif budgétaire, c'est une révision des crédits que le gouvernement soumet à l'approbation des parlementaires). Quelques ajustement sont inéluctables... le tout est de savoir dans quelles proportions... la perspective de l'élection présidentielle risque, malheureusement, de retarder d'autant les mesures courageuses. Il faut absolument éviter de tomber dans une croissance négative sur l'ensemble de l'année.
Le contexte international pourra-t-il nous y aider ?*
Les seuls espoirs reposent sur une dynamique qui pourrait venir des Etats-Unis et du Japon où les signaux sont plus encourageants... la croissance américaine gagne de l'élan... et peut-être aussi, paradoxalement, de la zone euro. Car la monnaie unique nous est actuellement favorable. Un euro à 1 dollar 30 (voire moins) c'est meilleur pour nos exportations qu'un euro plus fort. Mais là, il faut croiser les doigts et les tenir bien serrés.
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