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Fram, les raisons du crash

Le voyagiste Fram convoque un comité d’entreprise extraordinaire ce jeudi 29 octobre et dépose son bilan dans la foulée. Un seul repreneur est désormais en lice : le Français Karavel-Promovacances. Les espoirs sont-ils permis ?
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Agende de voyages FRAM © Maxppp)

Tout d’abord, pas d’inquiétude pour les clients. Fram précise que les vacances déjà réservées seront assurées. Pas de mauvaise surprise, personne n’aura à repayer l’hôtel, les billets… tout est prévu. C’est une nouvelle histoire – du moins souhaitons-le – à laquelle doit se préparer le voyagiste toulousain.

En grandes difficultés financières, l’entreprise travaille à sa cession au groupe de réservation de voyage Karavel-Promovacances, seul en lice pour la reprise après la défection du conglomérat chinois HNA dont le nom circulait ces dernières semaines.

Dépôt de bilan ne veut pas dire automatiquement cessation d’activités

C’est la procédure traditionnelle. On passe d’abord par la cessation de paiement. Dans le cas présent, le repreneur l’exige pour pouvoir ensuite défendre son dossier auprès du tribunal de Commerce. En l’occurrence, c’est le tribunal de commerce de Toulouse qui examinera la proposition de reprise.

Un flou entoure le prix. Les estimations vont de 7 à 50 millions d’euros… ce qui laisse de la marge. Il faut dire qu’aujourd’hui, Fram ne vaut plus rien. Le voyagiste n’a même pas la trésorerie nécessaire pour finir le mois… il lui faudrait 20 millions d’euros mais il ne les a pas.

Comment Fram en est arrivé là

Créé en 1949, le groupe – dont l’acronyme signifie Fer-Route-Air-Mer – emploie aujourd’hui près de 700 personnes et revendiquent quelque 400.000 clients. Il est très implanté dans le bassin méditerranéen et a subi de plein fouet les événements du printemps arabe.

Mais il n’y a pas que cela. Une accumulation de problèmes qui fait que si le groupe renaît, ce sera sans tous les effectifs actuels.

Causes multiples

Outre les problèmes liés au secteur du tourisme et, je le disais, une forte dépendance au bassin méditerranéen sujet à de nombreux événements géopolitiques et victime d’actes terroristes, il y a les dissensions entre les deux principaux actionnaires. Deux héritiers du fondateur de l’entreprise, Philippe Polderman, parti à la retraite en 1991. La greffe entre le beau-fils et la fille n’a pas pris et la gouvernance bancale a fait le reste.

La marque a pris un coup de vieux… le slogan ‘’Les vacances à la Framçaise’’ a jauni dans un environnement économique radicalement différent. Fram n’a pas su négocier le virage du numérique alors que les vacances se réservent aujourd’hui sur internet. Fini le business modèle du ‘’tout agence’’ qui représentait la force de frappe du groupe.

L’arrivée de Promovacances, justement spécialiste de la vente de voyages sur internet, semble être une bonne option. Reste au tribunal de commerce de Toulouse de se prononcer, et surtout au repreneur d’afficher ses ambitions pour Fram qui reste, malgré les apparences, un grand voyagiste tricolore. 

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