Cet article date de plus de douze ans.

Entreprises du CAC 40 : plus d'impôts, moins de dividendes

En plein débat sur l'utilisation de l'argent par les grandes entreprises, une étude bat en brèche certaines idées reçues.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Oui et l'Etat devrait s'en réjouir
car ses caisses en profitent largement. Si l'on en croît le baromètre publié
par le cabinet RICOL LASTEYRIE, les entreprises
du CAC 40 ont payé l'année dernière plus d'impôts que de dividendes. Les 40
groupes qui composent l'indice CAC de la bourse de Paris ont versé en 2011 40
milliards d'euros d'impôts sur les bénéfices contre 36 milliards de dividendes
aux actionnaires. Le montant de ces dividendes s'est d'ailleurs inscrit en
baisse de 10% sur un an.

Ces chiffres
montrent que les grandes entreprises françaises traversent la crise avec un
certain matelas financier... où est parti l'argent qui n'a pas été versé aux
actionnaires ?

Alors précisons
d'abord que ces entreprises sont les 40 fleurons de la bourse de Paris. En
majorité des grands groupes à l'assise solide... en tout cas plus solide que
les PME-PMI qui souffrent beaucoup plus de la conjoncture en France. Les
grandes entreprises, elles, sont aujourd'hui essentiellement internationalisées
et très présentes à l'étranger là où sont les marchés et les gros clients.
C'est toute la question des délocalisations et de la mondialisation. Maintenant,
où est passé l'argent non versé aux actionnaires ? Et bien en regardant de
près, on voit que les entreprises concernées ont augmenté leurs investissements
de 12%. Ces investissements, hors banques et assurances, ont atteint 86
milliards d'euros... progression nettement supérieure à l'évolution du chiffre
d'affaires de l'ensemble du CAC (+4%).

Vous êtes en train de nous dire que
tout va bien au royaume du CAC 40 malgré la crise...

Disons que l'internationalisation des grands groupes leur a permis de
traverser les turbulences sans trop de difficulté mais, paradoxe : cette image
ne se retrouve pas dans leur valorisation boursière. Toujours selon
RICOL-LASTEYRIE, entre juin 2007 et juin 2012, le CAC 40 a chuté de 50% passant
de 6000 à 3000 points. La valorisation boursière
des 40 entreprises de la cote a nettement reculé... elle équivaut désormais au
montant de leurs fonds propres, soit 801 milliards d'euros (pour référence, le
groupe APPLE pèse a lui seul aux Etats-Unis quelque 430 milliards d'euros). Les
fonds propres d'une société représentent la valeur de ses actifs moins ses
dettes... c'est en quelque sorte la valeur d'une entreprise à la casse. Ceci
traduit la perte d'aura de nos fleurons industriels... en bourse, une société
est censée coter plus cher que ses fonds propres grâce au volume de ses
investissements et ses perspectives de profits. La marque France a donc
perdu de son panache.

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