Entreprise : les fusions-acquisitions géantes reprennent
L’acheteur – le numéro un mondial de la bière belgo-brésilien ABInbev dont les marques les plus connues sont Stella Artois et Budweiser – proposait au départ 90 milliards d’euros pour acheter le numéro deux – le britannique SAB Miller (Peroni et Pilsner) . Ca sera finalement 22 milliards supplémentaires.
Imaginons le mastodonte : à eux deux, AB Inbev et SAB Miller brassent près de 60 milliards de litres de bière par an, soit trois fois plus que l’actuel numéro trois, le néerlandais Heineken .
Le mariage doit encore être avalisé par les autorités de la concurrence. Pourquoi une telle opération ?
L’opération est motivée à deux niveaux : industriel et actionnarial. Industriel : les grands brasseurs sont aujourd’hui à la recherche de nouveaux relais de croissance.
Le marché de la bière industrielle progresse lentement (+1%) alors que les bières artisanales font plus 10% par an.
Les groupes cherchent également à faire des économies en mutualisant certains services.
Dimension actionnariale : quand l’acheteur accepte de mettre autant sur la table aux termes de cinq offres successives, ça ne se refuse pas. Le rachat de SABMiller va générer une prime de 50% pour ses actionnaires.
Une des principales fusions/acquisitions de ces dernières années
Cette ‘ ’fusac’’ est la troisième plus importante jamais réalisées, tous secteurs confondus. Elle arrive derrière l’opération entre le britannique Vodafone et l’allemand Mannesman en 1999 pour 172 milliards de dollars, et une autre opération entre Vodafone et l’américain Verizon en 2013 pour 130 milliards de dollars. La fusion Time Warner / AOL en 2000, pour 112 milliards de dollars, arrive en quatrième position.
Tous secteurs confondus, les stratégies sont-elles identiques ?
Lorsqu’on regarde les courbes, les périodes de fusions acquisitions suivent généralement les mêmes oscillations que les périodes glacières ou de réchauffement climatique : c’est cyclique. Après le gel des opérations consécutif à la crise de 2007/2008, le réchauffement est arrivé et la saison des mariages a repris nettement en 2015.
Parce qu’elles ont fait le dos rond pendant la crise, les entreprises ont résisté et disposent de trésoreries plutôt confortables.
Sur 2009 et 2010, en pleine crise, les principales grosses entreprises européennes ont accumulé quelque 600 milliards d’euros de cash... autant d’argent disponible pour des opérations futures.
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