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Brexit : les conséquences chiffrées pour l'économie française

Theresa May sera investie Première ministre britannique ce mercredi. Elle se mettra immédiatement au travail pour négocier la sortie du Royaume-Uni de l’Europe. Le Brexit qui aurait un impact direct sur l’économie française selon le Fonds monétaire international
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (illustration prétexte © Fotolia)

Le FMI ne prévoit pas d’impact en 2016, la première onde de choc de ce côté-ci de la Manche arriverait en 2017. Impact estimé sur le PIB – la richesse annuelle produite par la France- : entre 0.1 et 0.2%. La croissance française redescendrait ainsi à 1,25% soit, grosso modo, entre 2 et 4 milliards d’euros en moins dans la mécanique.

 

Les arguments du FMI

 Il y aurait une moindre demande en exportations vers la Grande-Bretagne. Les services de Christine Lagarde considèrent surtout l'impact direct sur l’investissement des entreprises. Les sociétés investiraient moins en raison des incertitudes et la volatilité attendue sur les marchés financiers.

En revanche, le Fonds Monétaire International ne prévoit pas de conséquences sur la consommation des français.

Le FMI estime aussi que le peu de lisibilité de la politique française, notamment en matière de lutte contre le chômage,  n’arrangera pas la situation : cotisations sociales trop élevées, flexibilité du marché de l’emploi trop rigide qui maintient des barrières à l’embauche.

Enfin, sur le plan budgétaire l’institution craint les risques de dérapage. Message à peine voilé à la veille de la présidentielle… attention aux cadeaux qui mettraient à mal les finances publiques d'ici l'élection.

 

Qu’en sera-t-il pour le reste de l’Europe ?

 Selon le FMI, un Brexit limiterait la croissance de l'Union à 1,4% contre 1,6% prévu l'an prochain. Avec une conséquence majeure qui pourrait dépasser le simple cadre européen : la politique monétaire des grandes banques centrales, jusqu’aux Etats-Unis.

Pour limiter l’impact négatif d’un Brexit, la Fed (la Réserve fédérale américaine) ne devraient pas remonter les taux d’intérêt comme le laissait présager le début de reprise économique. Les autres banques centrales s'aligneraient sur la Fed, ce qui aurait pour avantage de soutenir l’investissement des entreprises et le crédit des particuliers. Par contre, cela serait moins bon pour l’épargne avec des taux moins rémunérateurs. On ne peut pas gagner sur tous les tableaux. Quoi qu’il en soit, les conséquences d'un Brexit seraient bel et bien réelles.

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