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BpiFrance monte en puissance sur l'industrialisation

En plein débat sur la fiscalité des entreprises pour relancer l'économie, BpiFrance (la Banque Publique d'Investissement) passe à la vitesse supérieure en matière de financement des entreprises tournées vers l'innovation.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Franceinfo (Franceinfo)

C'est un ballon d'oxygène qu'elle va proposer en complément des dispositifs existants comme le Crédit Impôt Recherche, voire le CICE qui, lui, est destiné à accompagner les entreprises sur le plan fiscal. Avec la Banque Publique d'Investissement, nous sommes sur le terrain du financement direct de projet.
Les petites et moyennes entreprises des secteurs "amont" de l'économie (celles dont l'activité est moins dépendante de la consommation directe des ménages), voient leurs perspectives d'activité et d'emplois s'améliorer, mais il manque le coup de pouce nécessaire pour franchir le pas décisif. D'autant que les investisseurs étrangers ne se bousculent pas au portillon en France. Un rapport de l'ONU publié hier le confirme : selon la CNUCED, la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement, les investissements directs étrangers se sont effondrés de 77% en France l'année dernière au profit de l'Allemagne et des pays émergents.


Les investisseurs étrangers boudent la France... et le nerf de la guerre manque à l'innovation*

Les entreprises qui innovent croissent d'environ 10% l'an, celles qui n'innovent pas décroissent de plus de 2%. Elles végètent, ne se développent pas et ne créent pas d'emplois. Pourtant, elles ne manquent pas d'énergie et d'hommes et de femmes compétents. Combien de fois entend-on dire : "nos ingénieurs sont excellents mais dès que l'activité se transforme en business, ce capital part aux Etats-Unis ou ailleurs".
BPIFrance ne va régler tout d'un seul coup. Ce qu'elle veut c'est donner les moyens aux start-up et autres PME innovantes de franchir le pas de l'industrialisation... un effet de levier jusqu'à la commercialisation et l'export.


Que propose-t-elle exactement ? *

Elle va augmenter de 30% ses moyens de financement. De 700 millions d'euros aujourd'hui, elle va passer à un milliard d'euros par an pour les subventions et 1 milliard pour ce qui est de l'investissement direct en capital. La Banque Européenne d'Investissement va abonder pour la première fois en mettant sur la table 250 millions d'euros.
Deuxième point : la fameuse simplification. De 15 formulaires administratifs à remplir en fonction des projets, on va passer à un seul document. Enfin de 18 mois d'instruction pour les dossiers, les délais vont être réduits à 3 mois.

Quelles sont les entreprises concernées ?

Toutes, à partir du moment où le dirigeant parvient à convaincre son interlocuteur à la BPI. Jusqu'à 50.000 euros de besoin de financement, un chargé d'affaire est seul maître de sa décision.  La procédure est un peu différente pour les investissements plus lourds.
Le but du jeu est vraiment de donner un coup d'accélérateur aux idées... de réduire le fossé qui existe entre les jeunes pousses et les mastodontes du CAC 40, de faire éclore la pépinière d'entreprises qu'est la France.
Pour une fois que l'on ne broie pas du noir, on ne peut que s'en féliciter.

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