Cet article date de plus de neuf ans.

Après les légumes et les fruits, les biscuits moches

Après l’opération fruits et légumes moches lancée au printemps dernier par une marque de la grande distribution, voici les biscuits moches ! Ce n’est pas une campagne de pub… il s’agit de lutter contre le gaspillage alimentaire
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Paquet de biscuits "moches" © Intermarché)

Cette enseigne, c’est Intermarché. Au printemps, appuyé par des associations caritatives – dont le collectif Les Gueules cassées –, le groupe valorisait les fruits et légumes peu ragoutants par leur aspect difforme voués à la décharge. L’opération avait tellement bien réussi qu’elle s’était élargie aux fromages et aux céréales… voici donc maintenant les biscuits. Début novembre, 150 magasins de la région parisienne proposeront à la vente, mais 30% moins cher, des paquets de gâteaux aux formes atypiques ou qui auront été cassés lors de leur fabrication ou leur transport.

Opération marketing ?

 Oui et non. Oui, car les enseignes font parler d'elles à travers cette initiative. Non, car derrière il y a la vraie intention – louable – de lutter contre le gaspillage alimentaire. Il fait savoir qu’en France, tous les ans, 7 millions de tonnes de denrées alimentaires sont mises à la poubelle par la grande distribution.

La législation ne prévoit-elle pas déjà un cadre en la matière ?

 Des dispositions étaient prévues dans la loi sur la transition énergétique adoptée cet été par l’Assemblée nationale et promulguée au mois d’août… mais les mesures avaient été retoquées par le Conseil constitutionnel. Un nouveau texte est en préparation mais les professionnels préfèrent anticiper. Outre Intermarché et ses légumes moches, Carrefour a rallongé les dates limites de consommation de quelque 300 produits sous marque distributeur ; les hypermarchés Leclerc (avec les frites MacCain et le groupe de recrutement Randstad) se sont lancés dans la confection de soupes fraîches concoctées à partir d’invendus et proposées par des chômeurs de longue durée, ce qui a permis l’embauche de plusieurs personnes en CDD.

Une chaîne s’est ainsi mise en place. De la lutte contre le gaspillage sont nés des emplois, certes en nombre et en durée limités, mais cela peut être le début d’un vrai mouvement de fond. On y pensera lors de la journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire le vendredi 16 octobre prochain.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.