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Allocations familiales, et après...

Pour rétablir l'équilibre financier de la branche famille de la sécurité sociale, le gouvernement a tranché en faveur d'une diminution du quotient familial plutôt qu'une modulation des allocations. La politique du rabot préférée à celle des ciseaux.
Article rédigé par franceinfo
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Le rabot, c'est le rétablissement des comptes par petites touches successives mais qui distille la douleur dans le temps. A contrario, les ciseaux permettent d'être plus radical dans les économies. C'est donc la première option que l'Elysée a retenue en baissant le plafond du quotient familial, ce qui revient en réalité à alourdir la charge fiscale des ménages. Une augmentation d'impôt alors que le président de la République avait promis de marquer une pause en 2014. Qu'à cela ne tienne, la mesure est présentée comme plus équitable car elle permet de conserver l'universalité des allocations. Quant à ses effets, ils se feront sentir l'an prochain, après les élections municipales. Mais passé l'effet d'annonce et de communication autour de la nécessaire solidarité, c'est une nouvelle fois la question générale du pouvoir d'achat qui est posée.

Une double peine en quelque sorte ?

La branche Famille n'est pas en cause dans le besoin de financement de 2 milliards d'euros. Cette branche (qui pourrait être excédentaire) est sollicitée pour financer les majorations de retraites des personnes ayant élevé plus de trois enfants. Un tour de passe-passe, peut-être légitime, mais qu'il faut financer et ce sont les ménages présentés comme ''riches'' – en réalité les classes moyennes – qui en font les frais. Leur pouvoir d'achat va encore baisser dans une période (la crise) et à un moment de la vie (celui où l'on élève des enfants) où une augmentation serait au contraire la bienvenue. Cela n'est pas bon pour la consommation... encore moins pour l'embauche d'aides à domiciles qui risquent d'être les premières victimes collatérales.

Il faut pourtant bien équilibrer le budget de l'Etat dans sa globalité ?

Ce n'est pas fini car le gouvernement ne peut pas ouvrir tous les chantiers en même temps. La baisse du pouvoir d'achat et l'augmentation des impôts vont de nouveau s'imposer dans les prochains mois avec, à l'automne, la réforme des retraites autrement plus compliquées que celle des allocations familiales. Et puis en janvier 2014, la hausse de la TVA dont le principe est acté mais les modalités restent à définir. C'est là que la coupe aux ciseaux prendrait tout son sens : identifier des sources d'économies et avoir le courage politique de trancher. Au lieu de geler le salaire des fonctionnaires et de racler quelques fonds de tiroirs (encore ce fichu rabot), ne serait-il pas plus judicieux de s'attaquer une bonne fois pour toute en profondeur au coûteux fonctionnement de l'appareil d'Etat ? Revoir la politique de découpage territorial et ses millefeuilles administratifs coûteux... dépoussiérer les régimes spéciaux... ces régimes en matière de retraites et d'avantages qui opposent public et privé sans impact avéré si ce n'est celui de monter deux catégories l'une contre l'autre.

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