Cet article date de plus de huit ans.

Airbus, vers des cadences infernales

Airbus a bouclé 2015 en beauté. Ventes en hausse et perspectives 2016 tout aussi réjouissantes… le carnet de commandes de l’avionneur européen dépasse les 1.000 milliards d’euros. Le patron prévient : il y a du pain sur la planche
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Usine de Blagnac d'assemblage de l'Airbus A350 © Maxppp)

1000 milliards d’euros de commandes au total représentent près de la moitié du PIB français (la richesse produite par le pays sur une année).

C’est surtout un niveau jamais atteint dans le secteur de l’aviation commerciale. Grâce à une année 2014 supérieure à toutes les attentes et, l’an dernier, en moyenne, trois avions vendus chaque jour.

Désormais, il va falloir produire sept A330 par mois contre six aujourd’hui. Pour l’A320Neo écolo-révolutionnaire,  on va passer de 42 unités produites par mois à 52. Quant au long-courrier A350, 50 appareils devront être livrés cette année contre… 14 en 2015.

Ces chiffres montrent l'ampleur de la tâche. Tout retard pousserait les compagnies clientes dans les bras de la concurrence. Hors de question quand on s’appelle Tom Enders et que l’on élève la poule aux œufs d’or... le patron fait monter la pression auprès de ses équipes.

 

Est-ce que cela va suivre aussi sur le terrain de l’emploi ?

 

Pas d’annonce particulière sur ce terrain mais on voit mal comment le groupe et ses sous-traitants pourront tenir leurs cadences infernales sans main d’œuvre supplémentaire.

Airbus a déjà recruté plus de 1000 personnes en 2014 et de nombreux postes restent à pourvoir dans la fonction production (les chaudronniers notamment). Il faut en effet construire les avions. 

Par contre, c'est moins bon pour les cadres de l'ingénierie car les nouveaux programmes étant terminés, Airbus dégraisse dans cette catégorie.

 

Sans dresser des plans sur la comète, ces chiffres peuvent-ils être interprétés comme autant de signes de reprise générale de l’économie ?

 

L’aviation civile est un secteur bien particulier, les transports internationaux sont un indicateur conjoncturel important : les voyages qui se multiplient (d’hommes d’affaires ou de touristes) sont le témoin d’un certain dynamisme de l’activité générale.

Ce constat est global : le groupe Thales (aéronautique, transports, sécurité, etc…) suit la même voie. L’équipementier français vient de renouer avec les bénéfices après 5 ans difficiles et va recruter plusieurs centaines de personnes. Thales équipe et sécurise les transmissions des avions, son marché est florissant. Il fait atterrir deux avions sur trois dans le monde.

Ces groupes réussissent car ils ont un ancrage fortement international. C’est beaucoup plus compliqué pour les PME qui aimeraient bien elles aussi être de la partie.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.