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Tout euro, tout éco. Vert comme un italien

L’Italie, championne d’Europe de la Green Economy : elle se classe première en Europe pour sa faible production de déchets et son recyclage de déchets industriels.

Article rédigé par franceinfo, Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Panneaux solaires sur la Costa Smeralda en Sardaigne (GUIDO CAVALLINI / CULTURA CREATIVE)

Qui l'eût cru ? Ce pays de paradoxe investit massivement dans le solaire et le renouvelable

L’image de l’Italie qu’on a en tête, outre Venise, Rome et les lacs du Nord, c’est aussi celle de Naples, de la mafia et du scandale des déchets à ciel ouvert. Et pourtant ! L’Italie se classe première en Europe pour la faible production et le recyclage de ses déchets y compris industriels

La ville de Milan parvient à atteindre le chiffre record de 54% de déchets urbains triés, contre 50% en moyenne en Europe, et devient même une ville modèle. Plus de 1 200 communes recyclent même les 2/3 de leurs déchets. Mieux encore : l’Italie devance le Danemark, la Hollande, la France, l’Allemagne et même la Suède en termes d’éco-efficacité, un indice qui mesure le rapport entre prix des services et des biens de consommation et leur impact sur l’environnement.

Le solaire couvre 8% de ses besoins

L’Italie n’a pas de pétrole, ni de nucléaire mais elle a du soleil. Du coup, depuis l’an dernier, elle est championne du monde de l'utilisation du solaire, selon l'agence internationale de l'énergie, l'IEA. Elle gratte même la première place à la Grèce et à l’Allemagne... Elle couvre 8% de ses besoins énergétiques grâce au solaire.

Par exemple, Enel le cousin d’EDF a renoncé, à la fin de l’année dernière, aux énergies fossiles et près de 40 % de sa production vient déjà de l’éolien, de l’hydraulique, du solaire et de la géothermie. ENI, qui mise aussi sur le renouvelable, se détourne des hydrocarbures pour les fermes solaires, et Edison, filiale d’EDF, vise la deuxième place dans l’éolien. La péninsule a triplé sa consommation d’énergies renouvelables en 15 ans pour atteindre aujourd’hui les 20 %.  

Un secteur en plein boom

Cette reconversion profite à tout le monde, même à la mafia, on s’en doute. Un rapport évalue son poids dans le secteur à 17 milliards d’euros. Chantiers d’éoliennes, champ de panneaux solaires, détournement des déchets destinés au recyclage, tout est bon pour Cosa Nostra et ses sœurs, pour faire du green-washing. Preuve s'il en est que le secteur est rentable puisque l’économie verte fait non seulement du bien à l’environnement et aux citoyens, avec entre autres 13,5% d’emplois verts, mais aussi aux entreprises elles-mêmes. Celles qui ont investi vert voient leur croissance à l’étranger dopée de près de 20%, leurs bénéfices grimper de plus de 13% et leurs innovations renforcées.

L’Italie, son soleil, sa géothermie, ses déchets, celle qui a tourné le dos au nucléaire en 1987, était en pointe pour la COP 21. Et même si elle doit encore importer les 3/4 de l'énergie qu'elle consomme, le renouvelable représente aujourd’hui 45% de l’énergie qu’elle produit elle-même. Miser sur le vert lui va bien au teint. Normal, c’est une de ses couleurs nationales.

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