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Tout euro, tout éco. Balkans, l’offensive chinoise

A Budapest où les 16 pays d’Europe orientale, centrale et des Balkans étaient réunis en sommet lundi,  c’était Noël avant l’heure car la Chine est arrivée à leur sommet les bras chargés de cadeaux.

Article rédigé par franceinfo, Lise Jolly
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Train de frêt chinois en Slovaquie, 13 novembre 2017 (NANG GONGAQ / IMAGINECHINA)

Trois milliards d’euros par-ci pour financer des projets, deux milliards par-là dans une association interbancaire et un milliard encore dans un fonds d’investissement, les Balkans peuvent dire merci au premier ministre chinois, Li Kequiang.

L’Est de l’Europe où l’influence russe est encore très présente est-elle en train de passer sous influence chinoise ?

La question se pose .Le sujet inquiète d’ailleurs l’Union qui joue le rapprochement. Au sommet de Trieste en juillet dernier, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini réaffirmait que les six partenaires des Balkans et leur population voulaient être plus intégrés dans l’Union européenne et que l’Union, de son côté, étaient déterminée à laisser la porte ouverte. Une main tendue réitérée par le président de la commission, Jean-Claude Juncker, dans son discours sur l’état de l’Union.

Une Europe méfiante

Criminalité, armes en circulation, immigration, radicalisation, à ce même sommet de Trieste avec les six pays occidentaux des Balkans, Emmanuel Macron, dans son discours, évoquait les initiatives de l’Union pour venir à bout de ces fléaux dont sont affligés aujourd’hui encore les Balkans. La zone reste donc à stabiliser, elle s’est engagée à faire des progrès pour intégrer l’Union mais ce ne sera pas pour demain. D’autant que cinq pays européens n’ont toujours pas reconnu le Kosovo.

Il y a pourtant un sérieux risque de concurrence à laisser se développer, avec de l’argent chinois, de nouveaux accès routiers et ferroviaires par les Balkans, beaucoup plus rapides que le transport par containers dont bénéficient aujourd’hui les ports de Rotterdam et Hambourg.              

Le commerce avant tout

L'intérêt de la Chine est là et bien là, son objectif : développer ces fameuses routes de la soie. Elle veut y investir 1 000 milliards de dollars sur 5 ans dans 63 pays. Ces nouvelles routes entrent déjà en Europe par le port, désormais chinois, du Pirée en Grèce. Une de ces routes passe par les Balkans, dont il faut moderniser les infrastructures. La ligne de chemin de fer Budapest-Belgrade sera donc reconstruite à compter de 2020.

Les Balkans sont séduits par l’argent chinois et la Chine fait passer le commerce avant tout pour renforcer son rayonnement économique et culturel. Elle joue la carte de la diplomatie économique. Et paradoxalement, l’Europe qui veut limiter les investissements chinois chez elle, se laisse pourtant grignoter à l’est par la Chine, sans broncher.

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