La fragilité des banques européennes
Être banquier, ça eut payé mais ça ne paie plus. Prenez HSBC qui annonçait ses résultats en début de semaine, son titre a perdu 23 % en un an et pour la première fois depuis la crise bancaire, en tout cas depuis 5 ans, HSBC affichait près d’un milliard de pertes au dernier trimestre de l’année dernière.
La banque britannique envisage de supprimer 50.000 postes dans le monde. Deutsche Bank, on le sait, prévoit déjà 9.000 suppressions d’emplois et se retire de 10 pays dans le monde, BNP-Paribas ne cesse de fermer des agences, 250 en 3 ans, tandis que la Société générale prévoit aussi la fermeture de 20 % de son réseau et ne remplacera pas quelque 3.000 départs à la retraite. Le secteur bancaire européen est sur le fil du rasoir.
Oui et non. La recapitalisation des banques, c’était des chiffres vertigineux, des plans de sauvetage européens à 1.700 milliards d’euros, 13 % du PIB de l’Europe, pour pallier une crise que les banques avaient en quelque sorte elles-mêmes provoquée. Aujourd’hui cet épisode est derrière nous, il y a des mécanismes mis en place pour éviter ça, des restructurations, des crash-tests, une union bancaire et davantage de fonds propres dans les établissements.
La politique des taux bas et négatifs de la BCE plombe le loyer de l’argent. Embêtant quand c’est votre fonds de commerce. De là à penser, comme on l’entend ces derniers temps, qu’une nouvelle crise financière s’approche en catimini, il n’y a qu’un pas. Ce qui est sûr c’est que la situation des banques européennes est compliquée : d’un côté des fonds propres plus importants qu’avant la crise qui les sécurisent, de l’autre, des créances risquées qui trainent encore comme 200 milliards dans les banques italiennes et une exposition importante au secteur de l’énergie et notamment du pétrole qui pourraient entrainer quelques 30 milliards d’euros de pertes.
La solution, pour l’instant on ne la voit guère sauf à restructurer, à se tourner vers la banque en ligne et à accentuer les activités qui rapportent comme le conseil en placement, la renégociation de prêts, ou la gestion d’actifs. C’est ce que font beaucoup de banques, mais en Europe ce sont les banques françaises qui adaptent leur modèle le moins brutalement.
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