Siné : "Ce qui me tient c'est le besoin de râler"
Journal pré-posthume, au Cherche Midi, est un livre qui fait rire et en même
temps fait froid dans le dos. Dans ce journal, écrit depuis son lit d'hôpital,
il raconte son combat contre la leucémie. Il a quitté l'hôpital, la maladie a
disparue. On appelle ça la rémission.
A 85 ans, Siné continue de travailler, pourtant il a soutenu
les opposants à la réforme de la retraite. "Si j'avais bossé à la chaîne
je serai à la retraite. Mais, je ne me vois pas retraité. Je crois que je vais
crever en dessinant. Ce qui me tient c'est le besoin de râler sous n'importe
quelle forme, écrire ou dessiner. "
Il s'était fait virer pour "antisémitisme" de Charlie Hebdo ,
mais à quelque chose malheur est bon, car sans cet épisode, il n'aurait
jamais lancé son propre journal, qui a démarré avec fracas puisqu'il vendait
plus que son concurrent.
"On peut le voir comme cela, ce sont des choses dont
on aimerait bien se passer, mais quand cela arrive c'est plutôt un bien qu'un
mal. "
Ses idées
Pierre Desproges avait dit de Siné qu'il était "le
seul gauchiste d'extrême droite de France ". Siné ne récuse pas cette
définition, mais gauchiste ne lui convient pas "parce que c'est trop
militant. " "Je prends tout à la rigolade, et rien ne me paraît
assez sérieux pour s'engager. Ce qu'il faut c'es gueuler contre tout et sans
discernement. "
Siné veut bien être traité de con mais pas d'antisémite. "Je
ne suis pas du tout antisémite. Ma première femme était juive, ma fille est
juive, la plupart des mes copains sont juifs.
Je n'ai aucun problème avec les juifs, ni avec les arabes, ni avec
personne. Je suis vraiment très ouvert. "
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