Roland Dumas : "Je me suis un peu identifié au minotaure"

"L'œil du minotaure c'est tout ce que j'ai vu,
ressenti, tout ce que je décris. Ce sont des portraits de gens célèbres. Je me
suis un peu identifié au minotaure. "

Il y avait d'autres histoires dans son livre précédent : "Coups
et blessures. 50 ans de secrets partagés avec Mitterrand ". Il raconte qu'il ne
partageait pas que les secrets avec Mitterrand, mais aussi parfois les femmes. Du
coup, Mitterrand se méfiait de son ami. Comme un jour, dans une réception officielle
à l'Elysée où Roland Dumas était en train de parler avec une Marseillaise dont,
dit-il, Mitterrand était très amoureux. "Il avait un œil terrible. Il était
à l'autre bout de la salle et petit à petit il est venu à ma hauteur. Il m'a
dit : Roland, je vous ai vu, vous étiez en bonne compagnie. Elle m'appartient.
C'était très drôle. "

Roland Dumas est en guerre contre Arnaud Montebourg qui a
demandé son exclusion du Parti socialiste. "Je trouve qu'il a été
insolent à mon égard. Il n'avait pas à s'adresser à un vieux comme moi. Je le
connaissais depuis longtemps, il était venu pour que je le recommande au Parti
socialiste. Ce n'est pas très élégant ce qu'il a fait. Il est comme la
lune, il ne brille pas de son propre reflet. "

Sa carrière d'avocat

Certains ont trouvé que parfois il en fait de trop. Comme dans
cette affaire jugée par beaucoup comme pathétique. Au moment de l'intervention
française en Lybie, avec l'avocat Jacques Vergès, ils avaient annoncé vouloir
porter plainte contre Nicolas Sarkozy pour "crimes contre l'humanités".

"J'ai tous les dossiers. J'ai été voir Kadhafi qui m'avait
demandé de venir, et c'est là qu'il m'a fait un contrat pour que je porte
plainte à la cour de la Haye. Mais, il est mort et les choses ont tourné court. "

Au début des années 80, on dit qu'il aurait protégé Katia La
Rouquine, une sorte de Madame Claude dont la maison a ouvert juste après
l'arrivée de la gauche au pouvoir. Il a commencé par nier, en disant qu'il
n'était que son avocat, et non pas un "protecteur". Mais...

"Le ministre de l'Intérieur me dit en sortant du
conseil des ministres : mes services me signalent qu'ils ne peuvent pas
aller dans une maison que l'on contrôle parce qu'il paraît que c'est toi qui la
protège. Je lui réponds qu'il m'amuse beaucoup et qu'elle me rend des services
de temps en temps. Quand il y a un ambassadeur ou un ministre étranger qui
vient chez elle je le sais. Le ministre me répond : Alors si c'est cela on
va laisser faire. "