Michel Drucker : "La vanne est plus drôle à l'oral qu'à l'écrit"

Elles y sont toutes, sur toutes les chaînes, classées par année. Depuis le couronnement d'Elisabeth II en 53, jusqu'à Bref, en passant par le Journal du Hard.

"Il faut associer à ce livre Gilles Verlant qui a visionné beaucoup de choses. Moi je suis arrivé au moment où la liste était établie et ensuite on s'est vu pendant deux ans régulièrement. Ma mémoire est revenue et je racontais les souvenirs que j'avais des émissions qui me touchaient de prêt et des émissions dont j'avais été témoin, jeune homme de télévision. "

Dans ce livre Michel Drucker balance un peu, mais pas de façon méchante. Des réflexions qui n'ont pas été forcément bien prises par les personnes concernées. "Je suis en première année de vanne, j'ai encore des progrès à faire. Mais, j'ai remarqué que les humoristes dont le job est de tailler des costards sur mesure avec humour à tout le métier, quand on commence à émettre une réserve sur eux sont d'une susceptibilité extraordinaire. Je remarque que la vanne est plus drôle à l'oral qu'à l'écrit. "

Une fausse image

On a longtemps pris Michel Drucker pour un neuneu, alors qu'il est tout l'inverse. "J'ai toujours pensé que c'est en étant incisif que l'on a quelqu'un en face de soi qui se replie sur lui-même et que c'est dans la courtoisie, l'harmonie, qu'on obtient les meilleures interviews. "

Michel Drucker a une réelle empathie pour faire parler ses invités sur ses canapés rouges. La preuve, cette confidence de Ségolène Royal, sur les infidélités de François Hollande, peu de temps après qu'on ait appris sa liaison avec Valérie Trierweiler.

"Ce jour-là je ne lui ai pas posé la question directement. Je lui ai dit vous avez traversé une période compliquée ces derniers mois comment l'avez-vous vécu. Et à ma grande surprise, elle m'a répondu : mais vous croyez que c'est agréable de découvrir que votre mari vous trompe. L'infidélité c'est comme une grande cruauté et tous ceux qui nous regardent comprendront la douleur qui a été la mienne d'être trompée. Jamais je n'ai posé cette question pour qu'elle me réponde cela. "

Le dopage

On parle beaucoup de Lance Armstrong, avec ses aveux, ou pas, dans l'émission d'Oprah Winfrey. Michel Drucker avait fait une émission spéciale avec Armstrong. Il lui avait posé la question du dopage. Armstrong avait nié. Quand on demande à Michel Drucker s'il l'a cru, il répond par une anecdote, un parallèle avec Guy Béart et Jacques Anquetil, cinq fois vainqueur du tour de France.

"J'ai fait quatre fois le Ventoux avec des copains et j'étais un des rares qui n'était pas chargé. J'ai mis trois heures avant de monter, les autres m'ont doublé et laissé sur place, et je sais qu'ils étaient chargés. "

"Un jour Guy Béart appelle Robert Chapatte et lui dit : je veux rencontrer Jacques Anquetil c'est mon idole. Quand il le voit il lui demande s'il s'est dopé et Anquetil lui répond : Mr Béart comment voulez-vous qu'on roule à 50 de moyenne et qu'on monte des cols, bien sûr. Tout le monde se charge et a sa méthode. Le premier qui dit la vérité est cuit. "