Tout est politique. Protection des données : "Je préfère qu'on paye Facebook ou Google, mais qu'on arrête ce système", affirme le député LR Julien Aubert
Les invités de "Tout est politique" ont notamment débattu vendredi soir de l'entrée au vigueur du RGPD, le Règlement général sur la protection des données.
Le RGPD, le Règlement général sur la protection des données, entre en vigueur ce vendredi 25 mai. Cette règlementation européenne vise à mieux protéger les données personnelles. Pour les invités de "Tout est politique", les règles pourraient être plus dures.
L'extrait
franceinfo : Avec cette nouvelle règlementation, les salariés vont pouvoir mieux connaître ce que leur entreprise sait d'eux. Notamment au moment où ils la quittent. Validez-vous ce système ? La réponse de Julien Aubert, député Les Républicains du Vaucluse.
Julien Aubert : C'est une avancée. De ce point de vue-là, je pense que l'Europe a pris ses responsabilités. Maintenant, quand je vois que Mark Zuckerberg [le dirigeant de Facebook] est "pour", je me dis "attention". Depuis quelques jours, nous recevons tous des mails où l'on nous dit : "Vous êtes sur tel site, il y a le RGPD, alors vous devez dire si vous acceptez les nouvelles conditions d'utilisation". Que font 99,99% des gens ? Ils cliquent en disant : "OK". Personne ne lit réellement. Il nous faudrait des jours et des jours pour aller regarder [ces conditions] dans les détails. Je suis pour des solutions plus dures. Ces données sont récupérées par des GAFAM [Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft] et elles nourrissent ensuite les moteurs d'intelligence artificielle et, dans 20 ans, on n'hésitera pas à nous vendre ces mêmes services d'intelligence artificielle. Je suis pour que les données soient considérées comme la "chose de personne", qu'on ne puisse pas se les approprier, elles sont ni à moi ni aux GAFAM, quitte à faire payer des services informatiques pour qu'elles ne soient pas conservées. Je préfère qu'on paye Facebook, même à un prix minime, qu'on paye Google, mais qu'on arrête ce système. Car les gens ont l'impression que c'est gratuit, en réalité ça ne l'est pas (...) Nous voulons que ce soit gratuit et nous donnons nos données, mais ces données seront utilisées un jour contre nous. Il faut bien avoir conscience que les projets de certaines de ces entreprises vont dans un sens qui, à mon avis, sera un jour défavorable.
Les invités
Julien Aubert, député Les Républicains du Vaucluse et secrétaire général adjoint du parti LR en charge de la formation
Gabrielle Siry, porte-parole du Parti socialiste
Martin Bohmert, délégué général des Jeunes avec Macron (JAM)
Flore Santisteban, maître de conférences à Sciences-Po et membre du Cevipof
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.