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Tout est politique. "Je suis assez désolé pour la droite française" affirme Thierry Solère

Thierry Solère, député Constructifs, était l'invité de Tout est politique, mardi sur franceinfo. Il est notamment revenu sur la procédure d'exclusion du parti Les Républicains de cinq responsables pro-Macron, dont il fait partie. 

Article rédigé par franceinfo
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Thierry Solère, député Les Constructifs, invité de Tout est politique, sur franceinfo.  (FRANCEINFO)

Le bureau politique des Républicains a approuvé, ce mardi, l'exclusion des cinq responsables pro-Macron. Mais, faute de quorum, la plus haute instance du parti devra de nouveau se réunir prochainement pour confirmer leur éviction. 

"Je note qu'à l'heure où je vous parle, il n'y a pas de majorité au sein du bureau politique des Républicains pour nous exclure", affirme Thierry Solère sur franceinfo. "Sinon ils l'auraient fait. Parce qu'ils ne pensent qu'à ça depuis des semaines et des mois, ça devient grotesque. Je dis aux membres du bureau politique de mon parti : ouvrez les yeux, arrêtez de vous opposer à ce que vous réclamiez vous-mêmes il y a quelques semaines ou quelques mois". 

Comme il n'y a pas de majorité, je ne désespère pas de convaincre mes collègues.

Thierry Solère, député Les Constructifs

à franceinfo

Thierry Solère porte un regard sévère sur sa famille politique. "Je suis assez désolé pour la droite française. Alors qu'on a Emmanuel Macron, élu président de la République, qui a fait quelque chose de très nouveau (nommer un Premier ministre issu de notre famille pour conduire l'action de son gouvernement et diriger l'action de sa majorité), pourquoi on ne ferait pas la chose suivante : alors qu'on n'a pas donné une image très jolie au printemps dernier, on devrait être un peu plus modeste." 

"Si les choses ne vont pas assez loin, on le dit, et si le gouvernement fait des erreurs, on s'y oppose"

Le député Les constructifs estime qu'il faut encourager l'action du gouvernement, quand elle va dans le bon sens à ses yeux. "Sur le fond, quand il y a des mesures que nous réclamons depuis cinq, dix ou quinze ans. Souvent des mesures que nous n'avons pas eu le courage de mettre en œuvre nous-mêmes, qui sont enfin mises en œuvre, et bien qu'on le dise, c'est bien ! A droite, j'ai entendu tout le monde dire qu'il fallait supprimer l'ISF. On ne l'a pas fait quand on a été au pouvoir, on l'a réclamé à fond quand c'était François Hollande, et là, ils le font. C'est bien, faut le dire. Par contre, ils créent cet impôt sur la fortune immobilière, on considère que ce n'est pas bien, et bien moi j'ai voté contre. Si les choses ne vont pas assez loin, on le dit, et si le gouvernement fait des erreurs, on s'y oppose. C'est comme ça peut-être qu'on pourra retrouver de la crédibilité."

Moi j'ai dit à mes électeurs qu'ils n'auront pas un braillard qui s'oppose à tout sur tout, tout le temps. Je voterai toutes les réformes qui vont dans le bon sens. 

Thierry Solère, député Les Constructifs

à franceinfo

"Ce système, où on impose aux parlementaires, quand ils sont dans la majorité de voter tout sur tout, tout le temps sinon ce sont des frondeurs. Et puis quand ils sont dans l'opposition, de s'opposer à tout, même quand ça va dans le bon sens. Parce que sinon ce sont de mauvais opposants, ça ne marche plus, ça ne m'intéresse plus, les Français ne s'y intéressent pas", estime Thierry Solère.

Les relations de la droite avec Sens commun et l'extrême droite 

Thierry Solère estime que Sens commun a trop d'influence sur le parti Les Républicains aujourd'hui. "François Fillon était un gaulliste social, on l'a vu glisser, se raccrocher à ce mouvement. Même s'il n'est plus là, c'est la tendance la plus radicale."

Si ça glisse, comme ça, le parti Les Républicains n'aura de républicain que le nom.

Thierry Solère, député Les Constructifs

à franceinfo

"La droite française, ça a toujours été un parti qui faisait d'une digue infranchissable avec l'extrême droite. Ça a toujours été un parti pro-européen. Il y a aujourd'hui une droite pro-FN."

À la question : est-ce que Laurent Wauquiez est pro-FN ? "De toute évidence", répond le député. "Il a cassé la digue, érigée depuis des décennies entre la droite française et l'extrême droite. Quand vous cassez la digue, faut pas d'étonner que des gens traversent la rivière. C'est ce que fait le président de Sens commun, qui écrit qu'il est favorable à une plate-forme programmatique avec Marion Maréchal-Le Pen. Et ce n'est pas suffisant pour se faire exclure des Républicains.

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