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Tout est politique. Indemnisation des victimes du 13-Novembre : "La douleur, ça n'a aucun prix", assure Juliette Méadel

Juliette Méadel, ancienne secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes, était l'invitée de Tout est politique, lundi sur franceinfo. Elle est notamment revenue sur les indemnisations qui tardent à arriver pour les victimes des attentats du 13-Novembre. 

Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié
Temps de lecture : 60 min
L'ancienne secrétaire d'Etat à l'Aide aux victimes, Juliette Méadel, était l'invité de Tout est politique, lundi 13 novembre sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

L'ancienne secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes, Juliette Méadel, était l'invitée de Tout est politique, lundi 13 novembre sur franceinfo, deux ans après les attentats qui ont touché Paris et la Seine-Saint-Denis, faisant 130 morts et plus de 400 blessés. Elle s'est notamment exprimée sur l'indemnisation des victimes, qui tarde à arriver. "Il n'y a pas de prix pour la douleur", a-t-elle déclaré. 

Le préjudice d'attente toujours pas appliqué

Deux ans après les attentats du 13-Novembre, 64 millions d'euros ont été versés pour les victimes des attentats du Bataclan, d'après la déléguée interministérielle à l'aide aux victimes, Elisabeth Pelsez. Au total, 2 600 victimes ont été indémnisées de manière provisoire ou définitive. Une partie des victimes a reçu des provisions, d'autres doivent recevoir des indemnisations définitives.

Malgré cela, le préjudice d'attente, qui est le fait de ne pas avoir de nouvelles d'un proche et donc de ne pas savoir s'il est mort ou vivant, est reconnu mais toujours pas appliqué, ce que dénoncent certains avocats de victimes. Interrogée sur le fait de savoir si l'on peut tout dédommager, Juliette Méadel assure qu'il "n'y a pas de prix pour la douleur, ça n'a aucun prix. Sauf qu'il n'y a que l'argent pour donner cette reconnaissance symbolique de votre souffrance." L'ancienne secrétaire d'Etat à l'Aide aux victimes estime que c'est la meilleure solution que l'on puisse offrir aux victimes et à leurs familles. "Bien sûr, rien ne compensera jamais ni la perte d'un enfant, ni la crainte qu'on ait pu mourir, ni même votre traumatisme mais c'est une façon, probablement imparfaite, de tenter de réparer quelque chose."

Des indemnisations pour "continuer à vivre"

L'avocate Samia Maktouf, invitée elle aussi de Tout est politique, assure que ce préjudice d'attente doit être reconnu pour permettre aux victimes et à leurs familles de se reconstruire. "Personne n'attend des indemnisations parce que rien ne fera revenir la personne chère qui est partie."

Selon elle, ces indemnisations permettent d'éléver des enfants qui ont perdu un parent, des payer les frais de victimes blessées lors des attentats ou d'aider les proches à poursuivre leur vie malgré tout, par exemple. "Cet argent là ce n'est pas pour faire revenir son enfant mais parce qu'il faut continuer à vivre parce que la vie c'est ce qu'il faut célébrer."

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