Cet article date de plus de neuf ans.

L'urne perdue

Les éboueurs de Lomme dans le Nord-Pas-de-Calais ont fait une étonnante découverte dans les poubelles en fouillant. Une urne funéraire ! Le seul souci c'est que la police municipale prévenue un peu en retard n'a pas retrouvé l'urne lorsqu'elle est arrivée sur les lieux. L'occasion de se poser la question du statut juridique des cendres et des urnes funéraires.
Article rédigé par Guy Birenbaum
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Les cendres d'un défunt ne sont plus de simples cendres, mais sont considérées comme un "corps" © Fotolia)

L’autre info nous vient du Nord…

C’est la Voix du Nord qui raconte une étonnante histoire arrivée à Lomme une ville du Nord Pas de Calais. Un employé d’Esterra, la société qui gère les déchets ménagers a découvert, mercredi matin, une urne funéraire dans une poubelle.

Dans une poubelle ??

Oui il était un peu moins de 9h30 dans une rue qui se nomme, ça ne s’invente pas, la rue du Chemin noir. Les éboueurs jettent un œil à l’intérieur des containers puisque désormais, tri sélectif oblige, ils font des contrôles ponctuels dans les bacs. Et là dans une poubelle il y avait l’urne funéraire. Elle est scellée mais selon l’éboueur l’urne contient des cendres et sur l’urne figure la mention "crématorium d’Herlies ". C’est le crématorium de Lille Métropole. Il y a aussi le nom de la défunte sur l’urne et son prénom Jeannine. L’éboueur sort l’urne de la poubelle, la dépose sur un bloc de boîtes aux lettres sur le trottoir à côté des poubelles. Puis il prévient son chef d’équipe et continue sa tournée. C’est là que les ennuis commencent.

La police municipale n’est pas prévenue tout de suite par l’administration d’Esterra mais environ deux heures plus tard. Malheureusement, lorsqu’ils arrivent sur place les policiers municipaux ne trouvent plus l’urne. Ils interrogent les gens dans le quartier mais rien. L’urne s'est volatilisée. Du coup, je me suis documenté sur la législation concernant les urnes funéraires. Depuis la loi du 19 décembre 2008 en aucun cas la famille d’un défunt ne peut garder une urne funéraire durablement à son domicile. Les cendres d'un défunt ne sont plus de simples cendres, mais sont considérées comme un "corps ".

En conséquence, un défunt en urne a les mêmes choix de destination qu'un défunt en cercueil avec en plus la possibilité de pratiquer une dispersion ou une immersion des cendres. Alors j’ai discuté avec la journaliste de la Voix du Nord qui enquête et elle m'a proposé une piste intéressante. Il pourrait s'agir d’une personne décédée avant la loi de 2008. Dont l’urne aurait été légalement conservée dans sa famille et elle pourrait avoir été embarquée par des cambrioleurs qui s’en serait débarrassés ensuite. C’est une hypothèse.... Emmanuel Cosse que vous inspire cette histoire et est ce que les écologistes ont une position sur la gestion des corps de nos défunts ?

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.