Du porno en prison ?
L’autre info est dans le Connecticut ce matin
Dwight Pink Jr a 44 ans. Il purge, depuis 2003, une peine de prison de 56 ans de prison dans le connecticut. Il faut dire qu’il a été reconnu coupable d’un assassinat particulièrement sordide. Cela ne l’a pas empêché de lancer une procédure pour violation de ses droits civils.
Pour quelle raison ?
C’est le site l’actualitté.com qui évoque en français cette affaire largement commentée dans de nombreux médias anglophones. Dwight Pink Jr attaque le Connecticut parce que les geôliers de l'établissement pénitentiaire où il est détenu lui refusent la lecture de livres contenant des nus masculins et féminins en s'appuyant sur la loi de l’État qui interdit les contenus pornographiques en prison.
Mais c’est vraiment de la pornographie ?
« Atlas of Foreshortening : The Human Figure in Deep Perspective » le livre interdit à Pink n’est pas un livre pornographique, ni même un livre érotique. C’est une encyclopédie pour apprendre le dessin d'art, et plus spécifiquement comment reproduire, je veux dire dessiner, le corps humain. D’où 530 photographies dont les gardiens estiment qu’elles tombent sous le coup de la loi en vigueur dans le Connecticut. Il est également question d’un autre livre du même genre intitulé « Art Models ». En fait est interdite en prison dans cet État toute « représentation picturale de l'activité sexuelle ou de la nudité » sauf, sauf si l'œuvre, prise dans son ensemble, possède des vertus littéraires, artistiques, éducatives, ou scientifiques. C’est dans cet interstice qu’essaie de se glisser Dwight Pink jr en reprochant au Connecticut de l’empêcher de prouver ses talents de dessinateur. Rien à faire. Pour le procureur général adjoint, sa demande est irrecevable. Alors, l’affaire est très intéressante dans un pays où le premier amendement empêche théoriquement le Congrès des États-Unis et les États d'adopter des lois limitant la liberté d’expression et la liberté de la presse. Mais on voit bien là que le système pénitentiaire du Connecticut impose des limites aux droits constitutionnels des détenus. Alors monsieur Moscovici, bien sûr, c’est une affaire américaine et pas européenne, mais là, je m’adresse à l’intellectuel et pas au politique. Stendhal fait dire à Julien Sorel, son héros, dans « Le Rouge et le Noir » que « Le pire des malheurs en prison, c'est de ne pouvoir fermer sa porte ». Qu'est ce que ça vous inspire ? Vous avez 2 heures. Pardon 10 secondes…
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