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Des cheveux et des livres

Utiliser les salons de coiffure, lieux de brassage social à Harlem, comme espace de lecture, telle est l'idée imposée par un ancien enseignant américain. Le but du projet est de se servir de ce lieu inattendu, mais très fréquenté, pour aider les jeunes Afro-Américains à lire davantage de livres. L'initiative se développe et pourrait gagner environ 200 "barber shop" aux États-Unis. Une belle idée.
Article rédigé par Guy Birenbaum
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

 L’autre info est aux Etats-Unis ce matin…

À Harlem, à New York. Le site l’Actualitté reprend une information de CNN qui montre que la culture peut se trouver là où on ne l’attend pas…

C’est à dire…

Alvin Irby est un ancien instituteur de primaire qui a trouvé une belle idée. Il a fondé en 2013 le "Barbershop Books". Comme il a remarqué que les jeunes vont beaucoup chez le coiffeur, il a pensé qu’il serait malin de remplacer les magazines qui y traînent par des livres.

Et ça marche ?

Harlem souffre à la fois de la pauvreté et de discriminations. Une étude de 2013 de l'US Departement of Education Nation's Report Card montre que plus de 85 % des petits garçons afro-américains scolarisés dans l’équivalent de notre CM1 ont des difficultés pour lire. D’où l’initiative d’Alvin Irby qui a compris que les salons de coiffure sont un lieu de brassage de différentes classes sociales. Du coup son projet, destiné aux mômes de 4 à 8 ans, a séduit les coiffeurs. Le "Barbershop" peut vraiment aider les gamins à se mettre à lire. Sachant que les statistiques de l'US Departement of Education sont implacables : les étudiants qui lisent un livre une à deux fois par mois réussissent mieux à l’école. Irby a donc financé son projet avec les plateformes participatives et des dons. CNN explique que le projet Barbershop Books est déjà présent dans 11 salons de coiffure de Harlem et Brooklyn. Mais Irby veut étendre l’expérience à Detroit, à Columbia en Caroline du Sud et à Birmingham en Alabama. Irby espère créer d’autres espaces de lecture dans 200 salons de coiffure à travers les États-Unis. L’alphabétisation qui passe par le salon de coiffure, je trouve que c’est une belle idée. On pourrait y penser pour nos footballeurs qui passent beaucoup trop de temps à se faire sculpter des coiffures totalement improbables. S’ils lisaient un bon bouquin de temps en temps, chez le merlan, ça pourrait leur faire du bien…  En tous cas, cette histoire montre que Pierre Desproges a tort lorsqu’il écrit dans Vivons heureux en attendant la mort  : "Les coiffeurs sont l'élément le plus totalement inutile d'une nation, avec les militaires, les académiciens et les crottes sur le trottoir".

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