L'augmentation des loyers moins importante que l'inflation
Et, contrairement à ce que ressentent les candidats locataires, les
loyers augmentent en moyenne, moins vite que l'inflation, voire
régressent dans un certain nombre de villes
Tout d'abord, l'association Clameur relève que moins de locataires sont présents sur le marché. En clair, la demande a baissé de d'environ 3%. Il faut savoir que depuis 2011, suite à la crise financière, il y a moins de demandes mais aussi moins d'offres. Ce que l'on appelle la mobilité résidentielle, c'est-à-dire le taux de rotation des locataires, baisse aussi. Cela fait moins de locataires sur le marché, mais aussi moins d'offres, car le nombre d'appartements qui se libèrent régresse aussi. Sur la France entière, l'étude évalue que 90.000 logements de moins ont été présentés à la location entre septembre 2012 et août 2013.
Pourquoi un décret de blocage des loyers, et un projet de loi ALLUR, défendu par Cécile Duflot, dans ce contexte ?
Tout d'abord, parce que ces chiffres donnent une augmentation moyenne sur tout le pays, et le marché locatif reste extrêmement tendu dans certaines agglomérations. Le décret d'encadrement des loyers a donc servi à éviter les hausses excessives, dans ces zones tendues, avec un succès... mitigé. La loi ALLUR a pour ambition de faire baisser les loyers. Et puis, notons que les loyers ont augmenté de façon continue au cours des 15 dernières années . En 2000 ou 2001, cette progression était de 5 à 6 %, et en moyenne, elle a été de 3% depuis 1998. C'est donc une préoccupation politique. Mais, le ralentissement de l'augmentation se fait sentir depuis 2006 environ, où les loyers ont toujours augmenté moins vite que l'inflation, globalement, 1,6% en moyenne par an, sur la période.
**Des disparités régionales **
** ** En Ile de France, les loyers, ont augmenté, en moyenne de 0,3%, mais l'étude nous dit qu'ils auraient baissé de 0,4% sur Paris intra-muros. En Aquitaine, Auvergne, Normandie, dans le Nord et en Poitou Charentes, on note des baisses qui vont de 1 à 3%. A l'inverse, dans certaines régions, notamment la Bourgogne, Rhône-Alpes ou pays de Loire, les loyers continent à augmenter plus vite que l'inflation. Alors oui, il y a des disparités régionales, et au sein des régions mêmes, il y a des différences entre le centre des grandes métropoles et la périphérie.
La baisse se généralisera-t-elle dans les années à venir ?
A Paris, et dans les grandes métropoles, il y a peu d'espoir de voir de franches baisses de loyers. Mais les propriétaires se rendent compte que la solvabilité des locataires a des limites, et les hausses pourraient être contenues. En tout cas, les perspectives ne sont plus aux fortes hausses, mouvement que l'on constate d'ailleurs depuis six ans environ. Il n'en reste pas moins que la part du logement est toujours plus importante dans le budget des français.
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