Crédit immobilier, reprise timide pour 2014
Il y a eu un recul en 2012, et on a atteint un point
bas au dernier trimestre 2012 et au 1er trimestre 2013. Pour
l'ensemble de 2012, la production de crédit a reculé de plus de 26%.
Aujourd'hui, et par rapport à ce point bas, on est à plus 29%. Mais, depuis la
fin de l'été, il n'y a plus de progression, et par rapport à la mi-2011, on est
quand même à moins 20% environ. Donc le marché reste morose, même s'il s'est
un peu redressé. Parler de reprise paraît donc particulièrement optimiste.
**Alors que les taux sont toujours historiquement
bas ?**
Oui, on est en moyenne entre 3 et 3.10%. Ce qui
est très peu cher. Il y a eu une petite augmentation au deuxième semestre 2013,
mais en janvier, ça rebaisse un peu. Quelques éléments poussent à l'optimisme,
en tout cas pour le 1er semestre 2014. Les taux ne devraient pas remonter, pour
l'instant, et les banques se refont une concurrence active pour glaner des
clients, en ce début d'année. Les clients ont donc intérêt à détecter les
banques qui axent leur publicité sur les prêts immobiliers, ce sont celles qui,
a priori, feront les meilleurs efforts pour consentir un taux intéressant.
Des emprunteurs de plus prudents ?
C'est vrai, et c'est la raison pour laquelle je dis
qu'il faut se garder d'un optimisme excessif. Selon la Fédération Française des
banques, le nombre total des ménages détenant un crédit, toutes catégories
confondues, consommation ou immobilier, est à un plus bas historique. Ils ne
sont que 13 millions, soit un peu moins de la moitié des ménages. En temps de
crise, on ne cède pas aux sirènes du crédit ! Et pour les crédits
immobiliers, seuls 8.5 millions de ménages en sont détenteurs, soit 31%. Mais
l'horizon s'éclaircit, puisqu'ils sont 4.5% à déclarer être prêts à
souscrire un prêt immobilier dans les six mois à venir. Ca augmente, puisque
fin 2012, ils n'étaient que 4.1%. Mais à titre de comparaison, rappelons qu'en
2007 ils étaient 6%. Cela représente environ 40.000 ventes en moins
par an...
**Des banques disposées à prêter ou toujours aussi
frileuses ?**
Peut-être le sont-elles un peu moins en ce début d'année. D'abord, elles
ont des lignes de crédit toute neuves et ensuite, il faut bien qu'elles
trouvent des clients. Alors, ensuite, tout dépend de la politique commerciale
de chacune d'entre elles, mais globalement, les robinets de crédit immobilier
se desserrent un peu.
Et est-ce que l'on emprunte toujours sur des longues durées ?
Non, le mouvement s'inverse, par rapport aux excès d'avant 2008-2009, où
fleurissaient les prêts sur de très longues durées. Aujourd'hui, on emprunte,
en moyenne sur 17 ans, 203 mois, exactement. Cette durée baisse de façon
continue. Mais il faut remettre ce chiffre dans le contexte. D'une part,
l'environnement macro-économique incite à la prudence, mais il y un autre
phénomène. En 2013, on a vu le niveau de l'apport personnel augmenter, et
aujourd'hui il se stabilise. Dans le
même temps, le coût moyen des opérations continue d'augmenter. C'est le signe
que la part relative de "secondo-accédants" est plus importante.
Et, forcément, les secondo-accédants sont plus âgés, et forcément, ils
empruntent sur des durées moindres.
**Pourtant, lorsque l'on exprime les prix des opérations en année de
revenus, cela continue d'augmenter ?**
Oui, c'est vrai, puisque l'on estime aujourd'hui que le prix d'un
logement représente presque quatre de revenus, 3,79 années exactement.
Rappelons que sur une tendance longue, on est à trois ans. Les prix restent donc
à un niveau élevé, même si on commence à enregistrer quelques baisses. Et puis,
rassurons-nous, au centre de Londres, une maison coûte, en moyenne, 11 années
de revenus !
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