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Baisse des taux d'intérêt, ce que vous économisez vraiment

Tous les mois, on nous ressasse que les taux d'intérêt des crédits immobiliers sont historiquement bas et qu'il faut en profiter. Les explications de Jean-Michel Guérin, directeur général du site d'annonces immobilières PAP et de Patrick Lelong.
Article rédigé par Patrick Lelong
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (Ici, à Nice, le prix moyen du m² tourne autour des 4.000 euros © RF/CR)

Les courtiers en financement diffusent chaque mois une étude faisant la radioscopie de ces taux, pour indiquer quels sont les tarifs en vigueur pour un emprunt à 25 ans, 20 ans ou 15 ans. Le courtier meilleurtaux.com nous gratifie d'ailleurs, ce mois-ci d'un portrait-robot de l'emprunteur type. Mais, quelle différence, cela fait, exactement sur une mensualité ?

 

Tout d'abord, précisons que l'on peut mesurer la différence selon plusieurs critères. La différence de mensualité, et cela fait peu de différence, la différence de coût du crédit, et sur les 20 années cumulées, les sommes sont tout de suite plus importantes, ou encore la différence que cela fait sur le montant du crédit. Prenons l'exemple d'un prêt de 200.000 euros sur 20 ans. Entre un taux de 3 %, et un taux de 2,5 %, ce qui fait une différence importante de 50 points de base, comme disent les professionnels, votre mensualité ne variera que de 50 euros chaque mois. A 3%, vous paierez, 1.109 euros tous les mois, 1.060 euros pour un taux de 2,5%. 

Et bien oui, lorsque vous multipliez par le nombre de mensualités, ça fait une différence de 12.000 euros. Ça paraît immédiatement beaucoup plus important, mais, cela ne fait que 600 euros par an. Notez aussi qu'une baisse des taux, de 3 à 2,5%, vous permet, pour la même mensualité, d'emprunter 10.000 euros de plus. Ce n'est pas négligeable, mais de là à penser que c'est CE critère qui vous fera décider d'acheter ou pas, il y a un pas.

L'apport médian s'établit à 27.000 euros, le montant moyen de la transaction à 250.000 euros. Pas grande importance, en tout cas, sur notre exemple, cela fera une différence de 10 euros sur chacune des mensualités. Cela a un intérêt lorsque l'on compare les taux sur une durée plus importante, lorsqu'en un an, ils ont baissé de 0,6%, par exemple, mais sur un mois, cela n'a pas beaucoup d’importance.

C'est, dans 70% des cas, quelqu'un qui achète la première fois, et qui est donc jeune, 37,5 ans. Rappelons qu'en 2004, il avait un peu moins de 33 ans. Il a donc pris le temps de se constituer un apport personnel conséquent, ou a simplement réalisé que, pour que son projet soit accepté par la banque, il devait justifier d'économies plus importantes qu'auparavant. L'apport médian s'établit à 27.000 euros, et le montant moyen de la transaction s'établit aux alentours de 250.000 euros. Mais, il s'agit des chiffres de la France entière, et il y a de fortes disparités régionales.

 Oui, les montants moyens de l'emprunt, donc le montant de l'apport personnel, mais aussi celui des revenus mensuels n'est pas le même dans l'Est et dans le Nord de la France, qu'en région parisienne. Lorsque le montant moyen de l'acquisition dans le nord-est de 185.000 euros, il est de 360.000 euros en Ile-de-France. Bien sûr, pour les franciliens, il faut que le revenu suive et que l'apport personnel soit proportionnel.

 

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