Vers une réforme de l'affectation des lycéens à Paris
Les principaux points de la chronique
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Pour bien comprendre l’enjeu, on plante le décor : Paris est un cas à part… C’est là que culmine la concurrence entre lycées, et donc entre élèves. La raison en est simple : il existe bien des secteurs, quatre, mais chacun offre environ 25 lycées. Les élèves émettent donc des vœux, cinq vœux, et après c’est la loi de l’offre et de la demande qui s’applique. Premier cas : il y a plus de candidatures que de places, le proviseur pioche alors dans les dossiers les élèves qu’il désire – en règle générale, les meilleurs - ; second cas : il y a moins de candidatures que de places, et le proviseur est obligé d’accepter les élèves qui ont été refusés ailleurs.
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Ce système accroît donc les inégalités entre lycées. Et il est très critiqué pour cette raison. Un rapport de l’Inspection générale datant de 2004 est formel sur ce point : « ce système est la cause, de l’existence de lycées dans lesquels aucun élève ne veut plus être inscrit, aggravant ainsi des clivages sociaux déjà bien réels »
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Deux hypothèses de réforme. La première c’est le pari de la mixité et de l’excellence partout : ce ne sont plus les proviseurs qui choisissent mais l’académie qui répartit les élèves en s’assurant qu’il y aura une hétérogénéité réelle partout : pas de ghettos de riches, pas de ghettos de pauvres. Mais cette hypothèse comporte un risque : que certains parents qui veulent l’excellence à tout prix se détourne vers le privé, alors même que le public, au niveau du lycée, reste attractif, en raison entre autres de son caractère sélectif. La seconde protège cette excellence en tout cas dans certain lycées, au détriment donc des autres. Ca pourrait passer par une répartition réalisée par un ordinateur sur la base des résultats des élèves. Une sorte de « jeu de la vérité » sur le niveau, qui susciterait moins de contestations, de contournement, de tentatives d’obtenir des pistons…
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Mais pour cela il faut que la façon de noter soit homogène dans les collèges, or les collégiens de certains établissements très cotés du centre de Paris notent beaucoup plus sévèrement… Il faudrait donc imaginer une forme de pondération, donc entériner le fait que certains collèges sont meilleurs que d’autres, ce qui accroîtrait encore plus la pression sur le collège, qui est déjà terrible à Paris.
- Pour l’instant il y a concertation, discussion… Ce qui est sûr c’est que sujet est explosif, et qu’il pourrait animer l’actualité de l’éducation dans les mois qui viennent.
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