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Université : révolte ou révolution ?

Rare budget en hausse cette année, rare ministère épargné par les suppressions d'emploi, l'Enseignement supérieur est néanmoins en butte aux critiques.
Article rédigé par Emmanuel Davidenkoff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

L’enseignement supérieur est un des rares gagnants du budget 2008, dévoilé ce matin en conseil des ministres. Et pourtant, à l’approche de la rentrée universitaire, les syndicats de professeurs d’université sont mécontents et font monter la pression (voir, par exemple, le site du Snesup-FSU, majoritaire)…

L’Etat va pourtant engager des moyens sans précédent pour les universités, avec au moins un milliard d’euros supplémentaires par rapport à l’an passé (sans compter la recherche), et avec aussi une exception à la règle qui prévaut cette année dans la fonction publique puisqu’il n’y aura pas de suppressions de postes…

Jusque-là, les universitaires devraient se réjouir…. A ce détail près qu’une bonne partie de ces moyens sont destinés à financer une loi qui les inquiète beaucoup, cette fameuse loi Pécresse sur l’autonomie des universités, votée l’été dernier…

Loi sur l’autonomie et le pilotage – la gouvernance comme on dit. Des mesures peu parlantes pour le grand public mais très parlantes sur le terrain : jusque-là les universités devaient rendre des comptes a priori pour tout au ministère – que ce soit pour ouvrir une filière, pour recruter un enseignant, pour construire une salle - ; désormais, elles auront beaucoup plus de liberté puisque les comptes seront en partie rendus a posteriori.

Une révolution car on institutionnalise quelque chose qui existait mais qu’on ne voulait pas voir : la concurrence entre universités. Selon le "gouvernement" dont se dotera chaque université, elle mènera une politique plus ou moins dynamique, plus ou moins tournée vers l’international, plus ou moins efficace en termes d’insertion des étudiants….
Bilan : il ne suffit pas de donner des moyens pour faire des heureux…

Car d’une façon ou d’une autre l’attribution de ces moyens va avec un renforcement de l’évaluation, qui restait jusque-là assez formelle. Au risque de caricaturer : l’université avait peu mais on lui demandait peu de rendre des comptes sur ses résultats ; dès lors qu’elle aura plus, elle devra en rendre plus…

Les syndicat étudiants, eux, restent sur la réserve, comme l'Unef, soutienne, comme l'Uni, ou accompagnent, comme la Confédération étudiante ou la Fage. Il faut dire que beaucoup d’annonces les concernent et que des moyens sont dégagés : pour les bourses, pour la réussite en premier cycle, pour le développement du tutorat, pour l’insertion professionnelle ; des moyens aussi pour aider les jeunes chercheurs…

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