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Philo, je t'aime moi non plus

Notre rendez-vous sur le chemin de l’école passe aujourd’hui par Lille ; où se termine la 11e édition de Cité Philo – des dizaines de tables rondes, de débats, avec des philosophes mais aussi des écrivains, des scientifiques, des sociologues….
Article rédigé par Emmanuel Davidenkoff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Les points essentiels de la chronique :

  • Cité Philo prouve que la philosophie fait recette. Pourtant , le nombre de jeunes qui choisissent d’étudier la philosophie diminue…

  • C'est paradoxal : les indices d’une mode durable sont bien là :

  • les cafés philo de Marc Sautet (Bastille, Café des phares) il y a 10 ans ;

  • Philosophie Magazine (mensuel)

  • Succès de librairie des vulgarisateurs : André Comte Sponville, Luc Ferry, Michel Onfray

  • Succès de librairie pour les enfants ou les adolescents – les Goûters Philo de Milan, les livres d’Yves Michaud chez Bayard, d’autres collections chez Autrement Jeunesse entre autres

  • Cette floraison d’initiatives ne vient pas de nulle part : la philosophie occupe une place à part…
    Dans l’enseignement : la France est un des rares pays où on en fait au lycée, en terminale.
    Une manifestation comme Cité Philo à Lille est aussi une héritière assez directe du Collège international de philosophie qui a été fondé en 1983, à l'initiative de François Châtelet, de Jacques Derrida, de Jean-Pierre Faye et de Dominique Lecourt…

  • Et pourtant, les jeunes dédaignent de plus en plus la philosophie au lycée… Les effectifs du bac littéraire en chute libre : 50 000 aujourd’hui ; trois fois moins que ES.

  • Question : qui pénalise qui ?

    Hypothèse 1 : la philo pénalise le bac L. Coefficient très important, la philo peut faire rater à elle seule. Or philo note moins bien (des rapports officiels sur le sujet) et surtout, elle a la réputation de noter moins « juste », moins « objectif ».

    Pas forcément vrai. Même en maths, quand on fait des expériences de multicorrections, on arrive à des écarts parfois importants… Simplement il est plus dur d’avoir la moyenneen philo : une note de l'Igen de 2001 montre que sept à huit candidats sur dix, toutes séries confondues, «ne réussissent pas à obtenir une note supérieure à 10 en philosophie». Même dans la série L (lettres), ils sont 10 % de plus seulement à obtenir la moyenne.

    En tout cas, cela suscite de la défiance : en 2000, dans un sondage, la philosophie arrive en queue de peloton (4 %) des matières «que l'on devrait davantage enseigner»

    Hypothèse 2 : la philo est victime de la dévalorisation des études littéraires en général. Etudes moins bankables comme on dirait en marketing, moins rentables. Utilitarisme des familles, des élèves. C’est une discipline de culture générale ; toutes souffrent avec les angoisses face à l’avenir.

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