L'impact de la crise européenne sur les contrats d'assurance vie
Dans le premier cas, l’épargnant assume directement le risque de gain
et de perte. Dans le second cas, le plus utilisé par nos compatriotes, c’est
l’assureur qui garantit le capital.
Les fonds en
euros sont des investissements de père de famille
D’où les qualificatifs pour
désigner le fonds en euros de "fonds sécuritaire" ou encore de "placement de père de famille". Intéressons- nous à cette dernière famille
car il y a de forte chance que vous ayez
placé une partie de votre épargne dans un fonds en euros.
Qu'y a-t-il
dans un fonds en euros ?
Les
assureurs achètent en grand nombre des obligations d’Etat, souvent des OAT (dettes
de l’Etat français à échéance de 10 ans). Ces obligations constituent le plus
souvent entre 85 et presque 100% de leurs investissements. Un placement jusqu’à
un passé très récent jugé "sans risque" puisqu’il est garanti par
l’Etat, sa solvabilité dénommée signature. C’est essentiellement grâce à ses titres que les assureurs
ont versé l’année dernière un rendement qui se situe entre 3 et 3,8% pour la
plupart des contrats.
Dans le calcul du taux de rendement d’un contrat
servi chaque année, le client est appelé indirectement à contribuer aux gains, bien sûr, mais aussi aux pertes
Ce sont
des obligations donc des dettes de tous
les pays ?
Les assureurs français (compagnies et
mutuelles) détiennent surtout des obligations de leur propre pays, donc
françaises. Ils peuvent diversifier leur mise en achetant des obligations
d’autres pays (obligations ou dettes souveraines) et des obligations dites "corporate" émises par de grandes entreprises, aux rendements plus
importants.
L**es
dettes des Etats sont-elles supportées par les assurés ?**
C’est une
question légitime que l’on doit se poser. Autrement dit, nous, client d’un
assureur ou d’une mutuelle, supporterons-nous partiellement ou totalement le
poids d’une éventuelle défaillance ou défaut de paiement d’un Etat dont notre
compagnie d’assurance ou notre mutuelle
à acheté des dettes souveraines ? La question se pose après la
coupe claire de la dette grecque. Quand les banques abandonnent 50% de la
valeur des dettes helléniques, elles encaissent cette dette dans leurs comptes.
Elles perdent tout simplement la moitié de leurs placements dans ce pays. Si
par l’intermédiaire de vos placements en Sicav et fonds communs de placements,
vous détenez de la dette grecque, vous perdez à votre tour, la moitié de votre
mise. Même conséquence pour des obligations d’autres pays considérés comme
étant à "risques" par les agences de notation. Pour l’assurance
vie, le mécanisme est différent. Les assureurs peuvent déduire les pertes d’une
telle dette de leurs comptes et de ceux de leurs clients. Pour ces derniers,
partiellement.
Comment les
assurés sont-ils appelés à contribuer à de telles pertes ?
Les
assureurs doivent distribués au moins schématiquement 85% des produits de leurs
placements. Ces produits sont les résultats de leurs investissements.
Concrètement, cela signifie que dans le calcul du taux de rendement d’un contrat
servi chaque année, le client est appelé indirectement à contribuer aux gains bien sur mais aussi aux pertes.
Quant les assureurs parlent « d exposition nette » à une dette
souveraine, ils parlent de ce qui reste vraiment à leur charge, c’est-à-dire
les 15% restants. Ne parlons pas de l’Italie, du Portugal et de la Grèce pour
l’instant (encore que les assureurs français soient très exposés à la dette
italienne) mais seulement de la Grèce.
On sait que Groupama détient une part
non négligeable de dette grecque tout comme Axa pour ne citer que deux des
principaux assureurs de la place.
Que doivent faire les internautes ?
Vous devez
vous renseigner auprès de votre assureur sur le contenu de votre fonds en euros
et lire les documents qu’il vous a adressés ou les lui demander. Il ne s’agit
pas de faire peur et de pousser les assurés à se détourner des fonds en euros
de leurs contrats. L’assurance vie reste au regard des autres placements un placement de choix. Mais ne pas
croire aveuglément que les dettes souveraines ne vous concernent pas !
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