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Prenez soin de vous. Ne cédez pas à la cosmétophobie

Tous les jours, Edwige Coupez propose des clés et des conseils pour le bien-être au quotidien. Aujourd'hui, l'étude de produits de beauté.

Article rédigé par franceinfo, Edwige Coupez
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Une femme se maquille face à un miroir. (MAXPPP)

Ne cédez pas à la cosmétophobie. Cette tendance à vouloir bannir certains composants à tout prix, j'ai nommé les parabènes et autres perturbateurs endocriniens, pour ne privilégier que les produits bio, naturels, ou fait-maison. Inquiétant quand on sait qu'un tiers des Français a des problèmes de peau*, et que certains en arrivent à ne plus vouloir se soigner. D'où l'étude sur la toxicité des cosmétiques menée par le professeur Annick Barbaud, dermatologue et chef de service à l’hôpital Tenon à Paris et Christine Lafforge, pharmacologue, pour le compte des sociétés françaises de dermatologie et de cosmétologie.

La première chose selon Annick Barbaud est de distinguer les produits dangereux pour l'homme et ceux mauvais pour la planète. Les appli comme Yuka ont tendance à mélanger les deux dans leur code couleur.

1Les parabènes

Soupçonnés d'être cancérigènes, ils sont utilisés comme conservateurs pour éviter la prolifération des bactéries dans les crèmes riches en eau. L'industrie cosmétique les a un temps remplacé par la MIT, extrêmement allergisante et interdite depuis 2017 par l'Union européenne. Les parabènes, eux, ne sont pas allergisants, mais certains comme le triclosan seraient des perturbateurs endocriniens et pourraient aggraver l'asthme. Attention aux mentions sans parabènes. Annick Barbaud n’y voit qu’une pure allégation marketing et dénonce également au passage les mentions hypoallergéniques.


2Les perturbateurs endocriniens

Eux sont soupçonnées de perturber l'activité hormonale et de favoriser l'obésité. On les trouve notamment dans les écrans solaires. Il existe aujourd'hui des formules sans et Annick Barbaud milite pour que l'industrie cosmétique les supprime. Elle précise qu'il n'y a pas de preuve formelle de leur nocivité et que c'est le principe de précaution qui s'applique.


3Les silicones

Ils donnent cette impression de peau douce ou de cheveux soyeux. Ils ne sont pas dangereux pour l'homme, mais pour l'environnement, car difficilement biodégradables. Même chose pour les microbilles de plastique contenues dans les gommages, très toxiques pour les poissons. Il existe des gommages à base de noyau d'abricot ou le bon vieux gant de crin.

Le bio, le 100% naturel et le home made comme alternative ?  Pas si simple

1Le bio

Les produits bio peuvent aussi être allergisants. Certaines huiles essentielles utilisées ont aussi été identifiées comme perturbateurs endocriniens (huile de lavande). Sachez enfin que pour afficher un label bio, il suffit d'avoir 10% de composants bio dans un produit. Donc lisez les étiquettes pour identifier les gammes totalement bio.

2Le 100% naturel

AnnickBarbaud dénonce "l’absurdité" des pierres d'alun vendues comme alternatives aux déoanti transpirants et qui contiennent elles aussi des sels d'aluminium. Alun, aluminium, soupçonné dans le développement de maladie neurologiques comme Alzheimer.


3Les produits fait-maison

Vérifiez la composition de la crème de base qui peut elle aussi contenir les molécules que vous cherchez à éviter. Respectez les dosages indiqués si vous utilisez des huiles essentielles. Vous risquez une allergie, voire des brûlures, si vous augmentez les concentrations. Enfin, si vous n’ajoutez pas de conservateurs, votre crème risque de devenir un nid de bactéries. La pire étant le staphylocoque doré ! Optez plutôt pour des crèmes vendues dans des contenants stérile, sans contact avec l'air, ou des micro-doses.


* Étude de la société française de dermatologie publiée en 2017 sur la base d'un échantillon de 20 012 Français représentatifs de la population française de 15 ans et plus et constitué selon la méthode des quotas.

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