Cet article date de plus de six ans.

Vidéo Les conseils d'une médecin pour échapper aux perturbateurs endocriniens (et protéger sa fertilité)

Publié
Temps de lecture : 3min - vidéo : 2min
Perturbateurs endocriniens et fertilité
Perturbateurs endocriniens et fertilité Perturbateurs endocriniens et fertilité
Article rédigé par Valentine Pasquesoone
France Télévisions

L'agence Santé publique France a publié un nouveau bulletin évoquant un lien possible entre baisse de la fertilité et perturbateurs endocriniens. Comment mieux s'en protéger ? Eléments de réponse avec l'endocrinologue Valérie Foussier. 

Les perturbateurs endocriniens menaceraient-ils notre fertilité ? De nouveaux articles, publiés dans le "Bulletin épidémiologique hebdomadaire" de l'agence sanitaire Santé publique France, mardi 3 juillet, précisent ce lien de cause à effet. Baisse de la concentration du sperme en spermatozoïdes, cas de puberté précoce, malformations... Pour l'agence, "diverses hypothèses causales peuvent être évoquées, notamment les expositions aux perturbateurs endocriniens". 

Ce dernier bulletin dévoile ainsi qu'en 15 ans, la concentration du sperme en spermatozoïdes a reculé de 32,2%. En parallèle, entre 1998 et 2014, les cas de cancers des testicules ont augmenté d'environ 1,5% par an, selon ces études. Quant aux situations de puberté précoce, "le rôle d'une exposition environnementale à des substances potentiellement perturbatrices endocriniennes (...) est à prendre en considération, sans exclure des facteurs environnementaux", précise Santé publique France. 

Comment éviter d'être trop exposé à ces substances chimiques, qui viennent modifier notre système – et équilibre – hormonal ? Franceinfo a interrogé à ce sujet l'endocrinologue Valérie Foussier, auteure du livre Perturbateurs endocriniens : ils sont partout ! Comment les éviter pour préserver sa santé ?

"Tendre vers le zéro plastique"

La médecin conseille avant tout de changer ses habitudes en matière d'alimentation. Plusieurs emballages alimentaires et ustensiles de cuisine peuvent en effet contenir des perturbateurs endocriniens. Il faut, pour Valérie Foussier, "tendre vers le zéro plastique"

Consommez des produits contenus dans des contenants plutôt en verre qu'en plastique. Préparez vous-même, achetez des produits frais.

Valérie Foussier, endocrinologue

à franceinfo

L'endocrinologue appelle aussi à manger davantage de produits issus de l'agriculture biologique. Certains pesticides à base de chlore sont composés de chlordécone ou de dichlorodiphényltrichloroéthane, deux perturbateurs endocriniens. "C'est sûr que dans le bio, vous n’avez pas de pesticides", rappelle Valérie Foussier. "Mais il peut y avoir d’autres perturbateurs microbiens qui ne sont pas forcément toujours mieux", prévient-elle.

"Revenir aux ressources de nos grands-mères"

Avec l'alimentation, la spécialiste conseille également de revoir ses pratiques en matière de produits cosmétiques et d'entretien. "Si vous n'achetez pas de cosmétiques, vous êtes moins contaminés", explique Valérie Foussier, pointant du doigt les vernis à ongles et certains shampooings, particulièrement riches en perturbateurs endocriniens. 

L'endocrinologue évoque plusieurs composants connus comme modifiant nos systèmes hormonaux. "C’est le bisphénol A et le S (...) Le phtalate, le paraben. Et puis les produits ignifugés, le bromure, les métaux lourds, l’aluminium aussi", détaille-t-elle, tout en précisant que cette liste n'est pas exhaustive. 

Dans les produits ménagers, revenir aux ressources de nos grands-mères, c’est pas mal. Le vinaigre blanc, le citron, le savon de Marseille... 

Valérie Foussier

à franceinfo

Protéger les enfants et les femmes enceintes

Pour limiter les risques de puberté précoce ou de malformations, Valérie Foussier estime aussi qu'il faut protéger davantage les enfants et les femmes enceintes d'une exposition aux perturbateurs endocriniens. "Evitez les cosmétiques, les plastiques, mangez plutôt bio", conseille-t-elle ainsi aux femmes attendant un enfant. 

Le moment de l'allaitement est particulièrement important pour limiter les risques. Pour l'endocrinologue, il faut éviter de perdre du poids trop vite. "Quand les femmes perdent du poids, les perturbateurs endocriniens qui sont stockés dans la graisse sont relargués dans le sang", développe-t-elle. Ils passent alors dans le lait et sont transmis au bébé, prévient la médecin. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.