Planète influenceurs. Alexander Gorbunov, l'homme qui défie Vladimir Poutine depuis son fauteuil roulant
Cet été, franceinfo vous emmène à la rencontre des influenceurs et des influenceuses du monde. Chaque jour, un homme ou une femme qui s'engage et met sa notoriété numérique au service d'une cause. Vendredi, Alexander Gorbunov, un jeune homme handicapé qui critique le pouvoir de Vladimir Poutine.
Depuis son fauteuil roulant qui lui sert quasiment de bureau en permanence, Alexander Gorbunov – alias Staline Goulag – se met à dérouler ses arguments pour, ce jour-là, tourner en dérision toutes celles et ceux qui servent la soupe à Vladimir Poutine et à son entourage dans les médias russes. La notoriété de cet homme handicapé de 29 ans, qui souffre d’amyotrophie spinale, provient au départ de ce pseudonyme de "Staline Goulag". Il a interpellé le plus grand nombre et lui a garanti, pendant un certain temps, l’anonymat.
Cet effet de curiosité lui sert aujourd’hui encore à faire passer ses idées : "Cela m’amuse de savoir que lorsque quelqu’un vient sur mon site pour voir une image de Staline de profil par exemple, certains peuvent penser qu’on admire cette époque… Mais aujourd’hui, beaucoup de monde évoque l’année 1937 par rapport à ce qui se passe actuellement en Russie."
Pressions policières
Longtemps abrité derrière son pseudonyme de Staline Goulag, Alexander Gorbunov a fini par révéler il y a deux ans qui il était vraiment, un jeune homme d’une vingtaine d’années, lourdement handicapé, et originaire du Daguestan, une des régions les plus pauvres et les plus instables de Russie.
Une apparition au grand jour qui n’a fait que décupler son audience, d’autant qu’elle s’accompagnait à l’époque de pressions policières sur sa famille, à un moment où déjà le pouvoir cherchait à connaître sa véritable identité. Depuis, Alexander Gorbunov a continué de délivrer régulièrement ses analyses au vitriol sur le pouvoir de Vladimir Poutine, sur la façon par exemple dont il a assujetti la plupart des grands médias en Russie.
"La semaine dernière, on a eu droit au cirque habituel, avec toute la panoplie de l’humiliation. Le porte-parole du président a invité tous ceux qui parlent et qui écrivent pour leur montrer qu’en Russie, les journalistes n’ont qu’un seul devoir : servir le pouvoir."
Alexander Gorbunov
Après avoir révélé sa véritable identité à des journalistes occidentaux qui lui demandait s’il n’avait pas peur de prendre de si grands risques, Alexander Gorbunov a répondu simplement que, face à certaines situations constatées par tous en Russie, il lui était impossible de se taire.
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