Le photographe sud-africain Obie Oberholzer a passé un mois au Cambodge et nous restitue un portrait - parfois plein d'humour - de ce pays qui l'a séduit par la gentillesse de ses habitants.Regard sur la frénésie des villesUn mois passé à déambuler dans les rues, à flâner sur les marchés, à débusquer des temples, à retenir les bizarreries de certaines fresques : c’est la première fois qu’il se rend en Asie, lui qui a roulé sa bosse dans de nombreux pays. À son arrivée à Phnom Penh, Obie Oberholzer est tétanisé par l’atmosphère vibrionnante de la capitale. La moto est omniprésente à Phnom Penh. (OBIE OBERHOLZER/ GEO) Anne Cantin a suivi le travail d'Obie Oberholzer, elle raconte dans le magazine Géo.Le photographe va alors opter pour une revue de détails drôles et décalés."D’habitude, il préfère les photos posées mais là, Il choisit de prendre les photos au débotté, il se force à traiter les sujets un par un : d’abord les rues, puis les boutiques, les tuk-tuks… Il découvre un pays où les gens sont si gentils, jamais il ne s’est senti en insécurité….lui qui travaille d’ordinaire dans un pays où le racisme est encore très présent".Les marchés et leurs étals baroquesAu marché, l’oeil s’arrête sur les accumulations de produits en tous genres : il s'amuse à rendre cette atmosphère en photos, les poissons séchés, les viscères, les têtes de cochon... Ustensiles de cuisine chez un marchand ambulant à Kampot. (OBIE OBERHOLZER/ GEO) Le sourire des divinitésÀ l’ambiance trépidante des villes, Obie Oberholzer préfère la quiétude des temples : et il s’écarte du fameux site archéologique : Angkor qui fut le centre du royaume khmer pendant des siècles. "Pour fuir les touristes omniprésents, il décide de ne cibler que les petits temples périphériques où il trouve la quiétude (excepté Sihanoukville, au bord du golfe de Thaïlande, où il a été confronté au tourisme de masse)". A Kamot, fresque dans le petit teple de Vat Traeuy Kaoh. (OBIE OBERHOLZER/ GEO) Le poids du passéEt puis, sa sensibilité de photographe l’amène à ressentir, dans ce pays, une pesanteur. Il se rend, à 17 kilomètres de Phnom Penh, aujourd’hui baptisé centre Choeung Ek consacré au génocide sous la dictature de Pol Pot. "Cet endroit transpire l’horreur nous dit Obie Oberholzer. Il raconte : "Un matin, je me suis rendu sur le principal lieu d’exécution et charnier du régime, j’ai photographié un arbre contre lequel on fracassait la tête des enfants jusqu’à ce que mort s’ensuive…/...Ce pays est un happy-sad country, comme le mien. Une terre heureuse et triste, douce-amère. C’est sûr, j’y reviendrai".