Paris : le charme d'un nouveau siècle
Un cliché anonyme hélas,
alors que Jacques Henri Lartigue lui, entre dans la légende. Il
saisit la vitesse, celle, modeste de patineurs au bois de Boulogne, spectaculaire
avec un envol de biplan à l'aérodrome d'Issy les Moulineaux ou dans
le vacarme d'une course automobile au Vélodrome d'hiver.
Pendant que
les hommes s'amusent, les dames elles, devisent. Les bourgeoises surtout
qui prennent le thé à Bagatelle, le soir on aime se déguiser. Paul Poiret
reçoit dans son hôtel particulier, Sarah Bernhardt s'habille en homme pour
jouer dans L'Aiglon d'Edmond Rostand. Otero affiche sans complexe qu'elle est
une cocotte. Elle est fière de montrer une jambe élancée. Encore moins vêtue et
même carrément toute nue, une jolie inconnue charme à l'évidence un
certain Toulouse-Lautrec.
Mais Paris
sait aussi manifester sa colère. Emmené par
des femmes et des enfants, le Syndicat des locataires défile, des postiers en
grève se réunissent devant le Gaumont Palace, Place de Clichy, tandis qu'une armée
de terrassiers réclame la journée de 8 heures.
C'est aussi
une époque qui construit l'avenir. Le métro plonge dans les entrailles de la
terre et même sous la Seine. Les entrepôts de Bercy s'organisent pour que
Paris ne manque jamais de
pinard , les employés de ce qui ne s'appelle pas encore une supérette,
posent fièrement devant le photographe, mais dans le 7e
arrondissement rien se semble avoir changé.
Un vendeur de lait de
chèvre conduit toujours son troupeau, et dans le deuxième on amène le fourrage
indispensable dans une ville qui compte encore 80.000 chevaux.
Paris
qui chante et danse, encore et toujours.
Visages du
Paris 1900 , 100 photos de légende est édité par
Parigramme.
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