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Les 10 photos qui nous ont marqués en 2016

Afin de se souvenir de 2016 en images, franceinfo a sélectionné 10 photos qui témoignent, pour nous, des événements de cette année. 

Article rédigé par franceinfo - Louise Hemmerle
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
Une manifestante est arrêtée par la police en marge d'un rassemblement de protestation contre la mort d'Alton Sterling, le 9 juillet 2016 à Bâton-Rouge (Etats-Unis). (JONATHAN BACHMAN / REUTERS)

L'année 2016 a été riche en événements : crise des migrants en Europe, conflits en Syrie et au Yémen, violences policières aux Etats-Unis, élection de Donald Trump, Jeux olympiques de Rio... Des photojournalistes aux quatre coins du globe ont été les témoins de cette actualité, et ils nous l'ont montrée au plus près.

Franceinfo vous propose un retour sur 10 photos saisissantes qui ont compté et qui ont fait l'actualité en 2016. 

Le démantelement de la jungle de Calais 

Des policiers arpentent la jungle de Calais (Pas-de-Calais) lors d'une opération de démantèlement, le 1er mars 2016.  (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Cette photo a été prise en mars 2016, lors du démantèlement d'une partie de la zone Sud de la "jungle" de Calais. La préfecture s'était alors engagée à préserver quelques "lieux de vie" qui avaient été construits à cet endroit, comme des lieux de culte, une école, une bibliothèque ou des espaces d'accueil pour les femmes et les enfants.

Le démantelement du reste de la jungle s'est achevé fin octobre. 

La visite de Barack Obama à Cuba 

Le Boeing 747 Air Force One survole un quartier de La Havane (Cuba) avant d'atterrir à l'aéroport international, le 20 mars 2016.  (ALBERTO REYES / REUTERS)

Alors que le Boeing 747 Air Force One transportant Barack Obama et sa famille s'approchait de l'aéroport international de la Havane, le 20 mars 2016, le photographe Alberto Reyes s'est posté dans un quartier proche des pistes, aux aguets. 

L'avion du président, les vieilles voitures au sol... Tous les éléments sont présents pour faire de l'arrivée d'Obama à Cuba, une visite historique et symbolique. C'était la première fois en quatre-vingt-huit ans qu'un président américain en exercice se rendait sur l'île. 

Une manifestante à Bâton-Rouge 

Une manifestante est arrêtée par la police en marge d'un rassemblement de protestation contre la mort d'Alton Sterling, le 9 juillet 2016 à Bâton-Rouge (Etats-Unis). (JONATHAN BACHMAN / REUTERS)

Cette photo nous en rappelle une autre, celle d'une lycéenne de 17 ans qui tenait une fleur devant une rangée d'hommes de la garde nationale, lors d'une manifestation à Washington contre la guerre du Vietnam, en 1967.

Sur ce cliché de Jonathan Bachman, la confrontation est similaire, symbole d'une résistance pacifique aux forces de l'ordre. La manifestante, Iesha Evans, dégage une aura toute particulière. Les deux pieds solidement ancrés dans le sol, le vent faisant légèrement flotter sa longue robe, elle est grande, droite et imposante. Face à elle, les policiers semblent presque avoir une posture de recul. Quelques instants après cette photo, elle sera arrêtée.

Iesha Evans manifestait contre la mort d'Alton Sterling, tué à Bâton-Rouge, en Louisiane, par un officier de police.

La "Pietà de Manille"

Jennilyn Olayres et le corps de son compagnon, Michael Siaron, abattu dans une rue de Manille (Philippines), le 23 juillet 2016. (NOEL CELIS / AFP)

Cette femme, c'est le visage des victimes de la guerre contre la drogue engagée par le président Rodrigo Duterte depuis son accession au pouvoir, en mai 2016. 

Jennilyn Olayres tient dans ses bras son compagnon Michael Siaron, tué d'une balle en pleine tête le 23 juillet 2016. Sur un bout de carton retrouvé à côté de son corps était inscrit "Je suis un dealer" en feutre noir. Selon la police philippine, plus de 5.300 personnes ont été tuées depuis l'entrée en fonctions du président Duterte le 30 juin, dont 2.124 aux mains de policiers. Jennilyn, figure de ces femmes ayant perdu leurs frères, maris ou fils, est surnommée la "Pietà de Manille".

L'invincible Usain Bolt 

Le Jamaïcain Usain Bolt lors de la demi-finale du 100 m aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro (Brésil), le 14 août 2016. (KAI PFAFFENBACH / REUTERS)

Usain Bolt a une nouvelle fois été sacré grand vainqueur du sprint sur 100 m aux JO de Rio. Mais c'est lors des demi-finales qu'a été prise cette photo, qui représente l'athlète : la vitesse, l'invincibilité, le sourire, l'attitude un brin arrogante, tout y est. Ce n'est pas la première photo mémorable de Bolt, qui se plaît à jouer le jeu des photographes et leur fournir des poses iconiques. Mais ce cliché, nous le devons avant tout à la prouesse technique du photographe australien Cameron Spencer. "Toute la carrière de Bolt en une photo", résume Sports Illustrated, rien que ça.

La crise des migrants 

Des migrants tentent de protéger un enfant suspendu au-dessus de l'eau au large des côtes libyennes, le 4 octobre 2016.  (ARIS MESSINIS / AFP)

Des corps qui s'aggripent, des vies qui ne tiennent qu'à une main tendue, et cet enfant, en suspens : cette photo nous renvoie à la fragilité de la vie humaine, en même temps qu'à toute l'énergie déchaînée par un élan de survie. D'autant plus poignant lorsqu'il s'agit de la vie d'un autre, d'un enfant, et que la personne qui le pousse vers le haut s'enfonce dans l'eau pour le sauver.

Les migrants se trouvaient à 20 km des côtes libyennes, le 14 octobre 2016, avant l'arrivée de l'ONG Proactiva Open Arms. En 2016, plus de 5 000 migrants ont péri alors qu'ils tentaient de franchir la mer Méditerranée.

La famine au Yémen

Saïda Ahmad Baghili, 18 ans, est assise sur une chaise roulante dans un hôpital à Hodeïda au Yémen, où elle était soignée pour malnutrition sévère, le 25 octobre 2016.  (STRINGER / AFP)

Le corps ravagé par la malnutrition de Saïda Ahmad Baghili est devenu l'un des emblèmes du conflit au Yémen, tragiquement surnommé "la guerre oubliée". Conflit souvent relégué à l'arrière-plan de l'actualité d'une région très meurtrie, la guerre du Yémen a désormais un visage, celui de la faim.

Les Yéménites, après deux ans et demi de conflit, sont au bord de la famine. Il y aurait 2,2 millions d'enfants souffrant de malnutrition sévère, qui nécessitent des soins en urgence. C'est une augmentation de 200% depuis 2014.

La victoire de Donald Trump

Manifestation contre le président-élu Donald Trump en face de la Trump Tower à New York (Etats-Unis), le 12 novembre 2016.  (KENA BETANCUR / AFP)

Aux Etats-Unis, le choc de la victoire de Donald Trump, alors que la majorité des médias et des instituts de sondages prévoyaient le sacre de Hillary Clinton, a déclenché des manifestations dans une demi-douzaine de grandes villes au lendemain de l'élection. Les New-Yorkais, qui ont voté, à Manhattan, à 87,2% pour Hillary Clinton, se sont rassemblés devant la Trump Tower pour exprimer leur mécontentement et leurs craintes de voir le milliardaire accéder aux commandes de l'Etat.

"Not my president", le slogan scandé par les manifestants au lendemain des élections, exprimait un clair rejet des résultats. Au cours de la campagne présidentielle, Donald Trump a nourri la campagne de ses commentaires discriminatoires à l'encontre des femmes, des hispaniques ou encore des musulmans. L'élection a violemment polarisé le pays, révélant de profondes divisions de la société américaine.

Les manifestations au Brésil

Manifestation devant l'Assemblée législative de Rio de Janeiro le 16 novembre 2016. (YASUYOSHI CHIBA / AFP)

Après avoir accueilli les Jeux olympiques, l'Etat de Rio de Janeiro, les coffres vides, s'enfonçait dans une crise économique. Le 16 novembre, des fonctionnaires se sont rassemblés devant le Parlement de Rio pour manifester contre les mesures d'austérité proposées par le gouverneur Luiz Fernando Pezao et débattues par les parlementaires.

Depuis les JO, des milliers de fonctionnaires n'avaient pas encore été payés, ou avaient reçu leur paye avec des mois de retard. Le gouvernement fédéral s'était refusé à aider financièrement l'Etat de Rio, mais avait envoyé des centaines de policiers pour bloquer les manifestants.

Assassinat de l'ambassadeur russe à Ankara 

Un homme identifié comme étant Mevlüt Mert Altintas se tient à côté du corps de de l'ambassadeur russe en Turquie, Andrei Karlov, après lui avoir tiré dessus le 19 décembre 2016 à Ankara. (BURHAN OZBILICI/AP/SIPA / AP)

A Ankara (Turquie) le 19 décembre, un homme armé tire à plusieurs reprises sur l'ambassadeur russe Andreï Karlov, qui succombera à ses blessures. La scène est intégralement filmée et photographiée. Le cliché est récent, mais on peut prédire qu'il restera dans les annales. Non seulement parce qu'il est rare de voir une telle expression de rage, sur le visage du tueur, mais aussi parce que le photographe Burhan Ozbilici a fait preuve d'un courage exceptionnel en continuant à prendre des photos malgré la situation. Il raconte son expérience : "Voici ce que j'ai pensé : 'Je suis présent, même si je suis touché et blessé, ou tué, je suis un journaliste. Je dois faire mon travail.'"

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