Mais c'estbien sûr l'émotion qu'on retient d'abord, celle qu'on doit au"plus parisien des photographes".Grâce à luila capitale et ses banlieues se livrent en majesté avec d'abord une imagemondiale, le Baiser de l'Hôtel de Ville .On saitqu'ils s'appellent Jacques et Françoise , deux jeunes comédiens vraimentamoureux mais qui posent à la demande du photographe. Poser, façon de parlercar tout est mouvement à cet instant précis.Nous sommesen 1950, première parution aux Etats Unis dans Life la même année, maisc'est 30 ans plus tard que cette image deviendra réellement planétaire.Doisneauc'est au départ une enfance qu'il décrit lui même comme grisâtre. Il va àl'école dans le 13 ème arrondissement où il apprend le métier de graveur lithographe,puis à Montparnasse il devient assistant photographe.Retour àGentilly où il est né. Pour le bulletin municipal, il immortalise lesfortifications "les fortifs", les endroits semblent déserts et pourcause : le jeune Doisneau , très timide, n'a guère envie dephotographier des passants. Tout changera avec un travail qu'il trouve auxusines Renault . Là il rencontre, découvre et aime le monde ouvrier.Mais trèsvite la photo le rattrape, il lui consacre tellement de temps qu'ilperd son travail. Alors va pour la photo, cela ne s'arrêtera plus jamais commedans cette dernière valse du 14 juillet quelque part dans Paris .Nous sommesen 1949, tout va changer.RobertDoisneau restera malgré tout fidèle au noir et blanc à une exception près,quand il se retrouve en Californie dans les années 60 pour répondre à lacommande d'un magazine. Une parenthèse sûrement, même si nous sommestroublés par cette déclaration, bien plus tard : "Si c'était à refaire, jeferais tout en couleurs".Encouleurs, un peu à la manière donc de Bonnard , Vermeer ou Van Gogh , sespeintres favoris. Ceux qu'il a finalement rejoints.RobertDoisneau à retrouver dans la collection Découvertes-Gallimard avec ce joli sous titre de l'auteur Quentin Bajac : "Doisneau,pêcheur d'images "