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Le jour où on ne voyait même plus le bout du monde

Dans "Petite Histoire de Festivals", Yann Bertrand vous raconte les anecdotes, les moments forts de ces petits et grands événements qui n'auront pas lieu cet été ou en tout cas, pas dans leur forme initiale… Aujourd'hui, un grand classique des festivals : une édition aux conditions météo dantesques.

Article rédigé par franceinfo, Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Après avoir participé à la première édition, Alan Stivell revient au Festival du Bout du Monde le 12 août 2006. (VINCENT MOUCHEL / MAXPPP)

En Bretagne, il fait beau plusieurs fois par jour, mais le samedi 12 août 2000 sur la presqu'île de Crozon, le temps se gâte. "De trois heures du matin jusqu'au lendemain à 15 heures, on ne savait pas du tout si on allait ouvrir le festival le dimanche", se rappelle Jacques Guérin, directeur du Festival du Bout du Monde. "Concrètement, les régies techniques et de sons et lumières étaient complètement exposées."

Cette année-là, le festival jouait gros. Première édition avec Alan Stivell, Johnny Clegg et Yuri Buenaventura programmés sur le site magnifique près de Lanvéoc. Pour ouvrir les portes le dimanche, il faudrait un miracle tant le site est noyé sous les eaux. Le miracle viendra de la station météo voisine, qui évoquera une minuscule fenêtre entre 17 heures et minuit. Pile les horaires du festival le dimanche.

300 personnes face à la pluie bretonne

"J'ai réuni les 300 bénévoles, intermittents du spectacle et toute l'équipe sur une charrette. Je leur ai expliqué : soit le festival est fini, soit on s'active pour sécuriser les entrées des campings, des parkings et de l'espace scénique. J'ai vu dans les yeux des personnes autour de moi de la force, ils me disaient "allez on y va" !"

En voyant la détermination de l'équipe, je me suis dit qu'il y avait vraiment quelque chose à bâtir dans les années qui viennent.

Jacques Guérin

franceinfo

Une force presqu’îlienne, comme Jacques l’appelle, symbolisée par les premiers qui ont joué ce dimanche-là : le Breton Erik Marchand et le groupe traditionnel roumain du Taraf de Caransebes.

Finalement le festival a survécu, la pluie n’ayant jamais vraiment effrayé les festivaliers, les Bretons encore moins. Le Bout du monde fête cette année ses vingt ans de musiques. Un festival qui réunit 60 000 participants chaque année dans un cadre majestueux et souvent au sec.

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