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Le jour où Lemmy de Motörhead s’est fait offrir une baïonnette

Dans "Petite Histoire de Festivals", Yann Bertrand vous raconte les anecdotes, les moments forts de ces petits et grands événements qui n'auront pas lieu cet été ou en tout cas, pas dans leur forme initiale… Aujourd'hui, retour sur la venue d'une légende aux Eurockéennes.

Article rédigé par franceinfo, Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Lemmy Kilmister, leader du groupe Motörhead, lors de son concert aux Eurockéennes de Belfort, le 2 juillet 2011. (LIONEL VADAM / MAXPPP)

Enfin, il est là, le samedi 2 juillet 2011, aux Eurockéennes de Belfort, après quelques rendez-vous manqués : Lemmy Kilmister, chanteur-bassiste de Motörhead, archange du rock, roi du heavy metal, encyclopédie de tous les excès possibles… Motörhead aux Eurocks, cela déchaîne les passions. Fans parmi les fans, deux chefs d’entreprises locales, mécènes du festival, font promettre à Jean-Paul Roland,  directeur du festival, de leur garantir l’accès à leur idole, car ils ont une baïonnette allemande à lui offrir : "un nazi stuff".

"Je collectionne les objets, pas les idées", a toujours dit Lemmy, dont l’appartement californien recelait de milliers de babioles certifiées Allemagne nazie. Comme d’habitude ce soir-là Motörhead joue fort et vite. En coulisses, juste après le concert, l'organisateur aperçoit "deux gaillards de dos, solitaires, blousons patchés, en jeans et sans manches : un look métal à l'ancienne".

Lemmy a toujours préféré le bourbon aux légumes qu'il trouvait trop sains

Jean-Paul Roland

à franceinfo

"C'est à ce moment-là que je me rends compte que la baïonnette a réussi à pénétrer dans le festival. Je pense aussi à avoir une petite discussion avec mon responsable de la sécurité pour revoir quelques mesures", se rappelle-t-il le sourire aux lèvres.  repense à la promesse des deux fans : garantir un mécénat à vie aux Eurocks. Alors il se dirige avec eux vers la caravane de Lemmy.

Je toque à la porte et surprise : un type un peu âgé en peignoir blanc nous ouvre, une sorte de Gandalf du Seigneur des anneaux. Mais c'était Lemmy qui sortait de la douche.

Jean-Paul Roland

à franceinfo

"Il nous fait entrer dans la caravane, on était un peu à l'étroit, poursuit-il. Autographes signés, selfies enregistrés et Lemmy, heureux comme un pape avec son cadeau, décide finalement de rester toute la soirée dans le festival à boire des pots. Par contre, je n'ai jamais revu les deux lascars qui ont oublié leur belle promesse de mécénat à vie. Une leçon de rock'n'roll."

Lemmy Kilmister est mort quatre ans plus tard. Mais comme au Hellfest où sa statue trône bien en évidence, il a sa place aux Eurocks : une photo, immense, à l’entrée du site du Malsaucy. Car Lemmy, c’est le rock, tout simplement. 

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