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François Asselin (CPME) : "La politique d’Emmanuel Macron est équilibrée"

François Asselin, président de la CPME était l'invité de "L'interview éco", lundi 11 juin 2018 sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
François Asselin, président de la CPME sur franceinfo, le 11 juin 2018. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

La CPME, Confédération des petites et moyennes entreprises organise son congrès annuel à Paris, mardi 12 juin 2018. Fiscalité, cadre social, qu'attendent les PME du gouvernement ? Certaines entreprises sont inquiètes car le gouvernement souhaite baisser les aides publiques aux entreprises d'environ 5 milliards d'euros. Par ailleurs, trois économistes qui ont inspiré le programme du candidat Emmanuel Macron suggèrent au président de la République un rééquilibrage social de sa politique. Philippe Aghion, Philippe Martin et Jean Pisani-Ferry regrettent que "la lutte contre les inégalités d'accès" ne soit pas plus présente dans la politique du gouvernement. Lundi 11 juin, le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a tenu à rassurer les entreprises en assurant que la baisse des aides ne comprendra aucune mesure susceptible "d'affaiblir l'activité économique" ou "l'emploi". François Asselin, le président de la CPME était l'invité de "L'interview éco" lundi 11 juin sur franceinfo.

franceinfo : Est-ce que la politique d'Emmanuel Macron est équilibrée ?

François Asselin : Franchement oui. On a beaucoup parlé des ordonnances. Est-ce qu'on a enlevé la juste protection aux salariés ? Absolument pas. Le barème prud'homal, par exemple, est beaucoup plus élevé que les moyennes qu'il y avait auparavant. On a jusqu'à 20 mois d'indemnité contre 15 mois auparavant en moyenne. Sauf qu'on a évité cet effet parfois de loterie, où on pouvait 'être condamné'. On sort de l'instabilité juridique, c'est une bonne décision. Tout simplement, il faut remettre de la stabilité, de la visibilité au niveau des acteurs économiques. 

Donc sur le sujet de la politique économique et sociale, vous dites à Emmanuel Macron, 'Ne changez rien' ? 

Ce qu'il faut, c'est toujours garder ce juste équilibre. On pourrait toujours espérer mieux mais regardons le principe de réalité. On entend, comme tous les Français, les pressions. Pourquoi ? Parce qu'on a l'impression que le pouvoir d'achat s'effrite. Il y a eu la hausse de la CSG en début d'année mais il y aura aussi la baisse des charges au début de l'année prochaine. Il faut tout simplement continuer dans le soutien de l'économie. Sans soutien économique, il n'y a pas de politique sociale possible. 

Parlons des aides sociales et de la prime d'activité. Une partie de la majorité au gouvernement souhaite l'aménager ou la réduire. 2,6 millions de foyers touchent cette prime d'activité. Cette prime est-elle utile pour vous ? 

Tout ce qui peut inciter à raccrocher le marché de l'emploi est utile. Il faut regarder l'accompagnement social comme un accompagnement incitatif. Tout ce qui enferme la personne dans l'assistanat ne la fait pas grandir. Donc l'arbitrage doit se faire sur ces points de principe. La prime d'activité peut être utile dans certains cas. Il faut regarder si effectivement sur l'ensemble du spectre - puisqu'elle a énormément flambée au cours des ans cette prime d'activité - il n'y a pas des endroits où elle pourrait ne pas être aussi efficace qu'elle ne le paraît. 

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