Cet article date de plus de cinq ans.

On s'y emploie. Cultiver la joie au travail, c'est possible

Un livre nous encourage à ne pas nous accrocher au négatif de notre environnement de travail.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
La joie au travail ? C'est possible explique un nouvel ouvrage (MAXPPP)

Comment cultiver la joie... au travail ? Malgré le stress, les conditions de travail pénibles, les objectifs difficiles à atteindre. C'est possible si on le décide, d'après l'auteur d'un ouvrage - très optimiste - sur la question. Anne-Valérie Rocourt vient de publier Osons la joie au travail (éditions Marabout).

franceinfo : En nous parlant de la joie au travail en plein procès France Télécom, vous avez conscience d'être un peu décalée ?

Anne-Valérie Rocourt : J'ai tout à fait conscience qu'assembler joie et travail peut sembler un peu provocateur. On n'est pas loin de l'oxymore. Et pour autant, justement. On a ce bonheur au travail qui s'est engouffré dans les entreprises il y a quelques années, et quand on voit toutes ces souffrances, c'est bien le signe que les remèdes de ces marchands de bonheur au travail n'ont pas suffisamment marché.

Vous dites : "il y a de la place pour la joie"...

Ce qu'il y a d'intéressant avec cette dimension de la joie, c'est que contrairement au bonheur qui est une destination, elle se ressent dans l'instant. C'est un mouvement, une énergie, quelque chose de sensible, de palpable, et j'ai la conviction que si au fil de nos journées on parvient à ressentir de plus en plus de moments de joie, c'est tellement plus facile que de viser ce bonheur à tout prix qui pour beaucoup est un leurre ou s'approche d'une certaine pesanteur. Donc plutôt que la pesanteur, allez vers ces moments de grâce qui sont des moments de joie.

Vous êtes dans le mouvement de la pleine conscience, à la manière du psychiatre Christophe André ?

Tout à fait, mon livre repose sur la méditation de pleine conscience, que j'enseigne en entreprise, et la psychologie positive. Je sais que dans les univers de travail il y a de la pression, du stress, des enjeux dramatiques, sur lesquels on n'a pas le moyen d'agir, mais on a un terrain d'action extraordinaire qui est tout notre champ intérieur.

En cultivant par exemple ce que vous appelez un "esprit Tefal"...

C'est une image pour dire que notre cerveau a cette propension à s'agripper sur tout ce qui est négatif. Pour nous protéger des dangers et assurer la survie de l'espèce.

Mais il s'accroche à du négatif qui n'est pas forcément dangereux, comme sur le haussement de sourcils de notre collègue en réunion, ou au fait qu'on ne répond pas à notre bonjour en arrivant au bureau, et on en fait toute une histoire, ça ravive des souvenirs dramatiques, etc. Donc on a besoin de faire un effort d'attentif, et il y en a plus qu'on ne le croit.

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