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On s'y emploie. Affaire Amazon : peut-on licencier un salarié pour ses propos sur les réseaux sociaux ?

Amazon a licencié quatre salariés pour avoir tenu des propos jugés abusifs sur Facebook dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une pancarte Amazon dans son entrepot d'Aurora (Colorado). (MARC PISCOTTY / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Amazon a licencié cette semaine quatre salariés pour des propos qu'ils avaient tenus sur Facebook, dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes. L'entreprise a-t-elle le droit de prononcer de telles sanctions ? Quelles sont les limites à liberté d'expression sur les réseaux sociaux ? 

Emilie Meridjen est avocate en droit social au cabinet SVZ, spécialisée dans l'usage des réseaux sociaux au travail.

Le licenciement de ces quatre salariés d'Amazon, cette semaine, vous semble-t-il justifié ?

Emilie Meridjen : Tout est discutable en droit du travail, mais oui Amazon avait de bonnes raisons de se séparer de ces salariés. C'est un manquement de leur part à leur obligation de loyauté, qui fait partie intégrante de leur contrat de travail. En appelant à un blocage d'un entrepot, c'est évidemment une faute.

Quelles sont les questions que vos clients vous posent le plus fréquemment à propos des réseaux sociaux ?

Ce sont des questions quotidiennes. Est-ce qu'ils ont le droit d'utiliser les réseaux sociaux au travail ? Les mêmes questions qu'on se pose avec nos enfants : est-ce qu'ils peuvent passer toute la journée sur les réseaux sociaux ? Au travail, le principal devoir du salarié, c'est de travailler. Mais il y a une tolérance.

Où commence l'abus ?

C'est une utilisation excessive, plusieurs dizaines de minutes par jour. Ou 10.000 connections internet, c'est excessif. Mais 1.336 tweets en quelques semaines c'est normal, puisque c'est trois minutes par jour. 

Tous les réseaux sociaux sont vus de la même façon ?

Si on se pose la question du temps d'utilisation c'est la même chose, mais si on parle du contenu, il y a des différences, et le clivage c'est Twitter et les autres. Twitter, c'est nécessairement public.

Si ces propos sont abusifs, dénigrants, injurieux, diffamatoires, l'employeur peut sanctionner. Facebook et Instagram c'est différent. Si vous avez pris soin de paramétrer votre réseau de manière à ce qu'il soit accessible à un nombre limité de personnes, une centaine constitue souvent la limite, ça passe, mais ça dépend de la gravité des propos, de leur caractère abusif.

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