Passionnément Dominici. Hommage à Christophe Dominici, ancien joueur du XV de France
Le rugbyman Christophe Dominici est mort brutalement mardi. L'ancien joueur du XV de France avait 48 ans. Olivia Leray lui rend hommage.
Comme dans toute grande histoire d'amour, il y a d'abord une rencontre. 1999. Twickenham. demie finale de la coupe du monde Nouvelle-Zélande / France. Elle est là, la rencontre. On le connaissait ce Toulonnais, on connait souvent les gens, et puis il y a un moment où on les rencontre, vraiment. Alors elle est là, la rencontre.
La rencontre avec l'authentique, avec les mèches blondes, avec la générosité, la combativité, la fougue, la révolte. On nous parle beaucoup des valeurs de l'ovalie, c'est ancré dans la tête de tout le monde, ces valeurs qu'on se raconte, qu'on se chuchote, qu'on se transmet, ou qu'on gueule en 3e mi-temps.
Parmi elles, il y a aussi forcément l'accent chantant, attachant, le panache, ça vole ensemble tout ça, tout ça c'était Dominici.
Mais dans une rencontre, il y a aussi ce qu'on ne voit pas, tant de choses qu'on ne voit pas. Malgré la conquête, malgré les grands moments, malgré les copains.
"Certaines blessures ne se jouent pas dans un stade"
Derrière chacun d'entre nous, il y a tout ce qu'on ne voit pas, les failles, les brisures, les crevasses, les choses qui terrassent, les défaillances. Il n'existe pas de déblayage face à la peine. Quand ça dégueule, on n'y peut rien. Certaines blessures ne se jouent pas dans un stade. Alors on ne laisse rien paraître, on lance une brique, on fait des fautes, mais le ballon vit toujours.
J'ai lu, comme vous, énormément de témoignages d'affection, de tendresse des copains de Christophe Dominici, mais je garde précieusement celui de son pote Imanol Harinordoquy :
"Avec toi le spectacle continuait en coulisses, comme si tu avais peur que la lumière s'éteigne.
On était pas bons, on était les meilleurs
On ne rigolait pas on pleurait de rire
On n'aimait pas, on était passionnés !"
Oui c'est ça, passionnément Dominici.
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