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On ne pouvait pas le rater. Le jour où Staline et Churchill ont bu un peu trop ensemble à Moscou

Chaque jour de la semaine, Franck Cognard s'intéresse à une date qui aura marqué la vie de tous les jours. Parce qu'il est question de vodka, de tyran et de Churchill, on ne pouvait pas rater le 12 aout 1942.

Article rédigé par franceinfo - Franck Cognard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Winston Churchill, Premier ministre britannique (à gauche) et Joseph Staline, dirigeant de l'URSS (à droite) lors de leur rencontre à Moscou, le 12 août 1942. (MAXPPP)

Le 12 août 1942 et particulièrement la soirée, même un peu fraîche pour la saison,  s'annonce enivrée dans la banlieue de Moscou. Pour réchauffer l'atmosphère, fraîche également, entre lui et son invité, Joseph Staline prie Winston Churchill de prendre un verre, puis deux, puis plus encore. "Les bouteilles débouchées par Staline ne font pas long feu", raconte le journaliste Christian Roudaut..."d'ordinaire assez peu effrayé par les alcools forts, l'anglais sent poindre une migraine. Il préfère se rabattre sur un pétillant du Caucase moins brutal que la vodka au poivre servie sans modération". 

Churchill et Staline terminent à trois heures du matin et le Premier ministre anglais confie : "On s'est quitté dans les termes les plus amicaux si seulement je pouvais dîner une fois par semaine avec Staline, il n'y aurait plus aucun problème."

Discussions enivrées

Apaiser les violences du monde dans les vapeurs de l'alcool et les gueules de bois, après tout, la méthode en vaut bien une autre. Mais ça passerait moins bien aujourd'hui. On visualise mal Macron et Merkel débattre de leurs différends sur le drone franco-allemand à grands renforts de schnaps et de calva. Ou le nord-coréen Kim Jong-Un lancer un concours de shot de soju avec Joe Biden avec comme enjeu la zone démilitarisée entre Séoul et Pyonyang.

Mais, pour en revenir à ce 12 août 1942 qu'on ne pouvait pas rater, ce que nous raconte Christian Roudaut, dans son livre À la table des tyrans aux éditions Flammarion, c'est à quel point les dictateurs tiennent avec de monumentales agapes à en mettre plein les yeux et les ventres de leurs invités, surtout Staline, qui les engloutit sous les riches victuailles alors que l'URSS en guerre crève la dalle.

Ou Bokassa, l'autoproclamé empereur centrafricain qui, pour son couronnement au faste ridicule en 1977, craque un quart du budget de son pays. Il faut dire aussi, que 60 000 bouteilles de vin et de champagne, ce n’est pas de la petite bière... 



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