On ne pouvait pas le rater. Il aurait dû payer 100 euros d'amende pour avoir donné 70 centimes à une femme qui mendiait
L'homme a été verbalisé par la police ferroviaire en gare de Toulouse-Matabiau. La SNCF reconnaît avoir commis une "maladresse" et n'exigera pas le paiement de l'amende.
Une histoire à peine croyable en gare de Toulouse-Matabiau : on est mercredi 20 novembre, on est en fin de journée et je m'appelle Pierre, Jérémy ou Martin. Peu importe, les noms sont toujours changés. Je m'appelle Pierre, Jérémy ou Martin, je viens de finir le travail, il est un peu plus de 17 heures et ce soir, avant de rentrer, j'ai décidé de passer à la médiathèque. Sur mon chemin, la gare Matabiau, je la connais bien, je la traverse toujours, les valises les costumes, la fourmilière, les gens, je la traverse et je retire de l'argent.
"Sollicitation de toute nature"
Là, à côté de moi, il y a une dame et son bébé, elle n'a ni valise ni costume, elle veut manger, elle me demande de l'argent. Je suis pressé – je vous rappelle que j'ai médiathèque. Je cherche de la monnaie, des pièces jaunes, rouges, peu importe, je trouve 70 centimes et je lui tends. Les pièces ne sont pas encore dans sa main, la police ferroviaire m'interpelle. La mendicité est interdite dans les lieux publics. C'est ce qu'on me dit, si je lui donne cette monnaie, je suis me dit-on "passible d'une contravention".
Je ne comprends pas, ils sont vraiment sérieux ? Je lâche mes 70 centimes dans la main de la dame. Il est un peu plus de 17h et ce soir, avant de rentrer, j'avais décidé de passer à la médiathèque. Mais je viens de me faire verbaliser. 50 euros pour "sollicitation de toute nature", je ne sais pas trop ce que ça veut dire, et 50 euros de frais de dossier. 100 euros parce que j'ai donné 70 centimes à quelqu'un qui faisait l'aumône.
Mon histoire a été révélée par France 3 Occitanie. J'avais décidé de contester mon amende, mais la SNCF m'a présenté ses excuses et a décidé d'annuler cette amende. 100 euros pour 70 centimes. La société s'explique : les usagers comme moi sont trop souvent sollicités dans la gare, on veut éviter un sentiment d'insécurité. Elle reconnait : l'affaire est allée, ici, beaucoup trop loin.
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