WAICF à Cannes : Ia France championne d’Europe de l'intelligence artificielle

8.000 visiteurs l’an dernier, 16.000 attendus cette année : le festival de Cannes de l’intelligence artificielle (WAICF) est en train de devenir un événement majeur du calendrier sur la planète IA.

Luc Julia, co-créateur de Siri (l'assistant d'Apple), membre du comité de l’IA générative, aujourd’hui directeur scientifique chez Renault et soutien du WAICF à Cannes, ne lui connaît pas d’équivalent : "On a eu le CES à Las Vegas au début de l’année. Il y aura beaucoup d’intelligence artificielle à VivaTech au mois de mai. Encore une fois, on voit ce mouvement de balancier entre les États-Unis et la France. Alors, oui, il y a beaucoup d’événements consacrés à l’IA, mais des événements d’assez grande échelle comme ici, je n’en vois pas énormément, franchement, qui ont cette puissance et cet impact médiatique."

“Le choix, en Europe continentale, c'est Paris“

Yann Lecun, Vice-Président de meta, scientifique en chef de l'IA

à franceinfo

Cannes se positionne donc comme la nouvelle ville qui compte pour l’IA, mais encore loin derrière Paris où Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, a ouvert, dès 2015, l’un de ses sept laboratoires de recherche autour de l’IA dans le monde, baptisé FAIR, avec une centaine de chercheurs.

Yann Le Cun, vice-président de Meta, en charge de l’intelligence artificielle, nous confie ce qui fait l’attractivité de Paris : "Une entreprise choisit, pour installer des laboratoires de recherche, les endroits où il y a une forte concentration de talents. Et en Europe continentale, c’est Paris. Et puis, à FAIR Paris, on attire des gens d’un peu partout en Europe : d’Espagne, d’Allemagne, au-delà de l’Europe d’ailleurs ! Des Américains qui sont à Paris, qui aiment bien la vie parisienne."

“La compétition est très rude : foncez !“

Bruno Lemaire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique

à franceinfo

La France est donc en pointe sur l’IA, qui est un enjeu stratégique. Ce vendredi 9 février, juste après avoir monté les marches du WAICF à Cannes, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Bruno Lemaire, a insisté sur la position de challenger de la France sur l’IA :

"Vous avez les États-Unis et vous avez, en Europe, la France qui est la première nation en matière d’intelligence artificielle. La compétition est très rude, la compétition est farouche donc il faut continuer. Foncez ! Voilà mon message : foncez."

Le défi consiste notamment, désormais, à changer d’échelle dans le financement de l’IA. "Quand nous misons trois milliards d’euros, les Américains en mettent soixante", souligne Bruno Lemaire. Autre enjeu : enfin bien payer nos scientifiques, pour éviter qu’ils ne partent aux États-Unis.