Peut-on réinventer l'email (courriel) ?

Si vous n’en pouvez plus des messages qui fusent de toutes parts, que vous n’arrivez plus à gérer, y compris les spam qui viennent polluer tout ça, pourquoi ne pas vous en remettre à l’intelligence artificielle du géant du Web avec Inbox,  l’email du futur selon Google. Du moins, une tentative… 

Intelligence artificielle

Inbox tente de mélanger l’actuel service Gmail de Google avec l’assistant virtuel Google Now. Pour cela, le système s’appuie sur ce qu’il fait de mieux et depuis toujours : il lit vos messages (et oui, rappelons-le). Un peu comme Gmail, Inbox classe les emails non pas par ordre ante chronologique classique mais par thèmes. Exemple : tout ce qui concerne vos réseaux sociaux, vos newsletters ou encore vos achats. Bien sûr, il élimine les publicités non sollicitées. Inbox mélange à la fois la messagerie, le calendrier et la liste des tâches. L'application permet d'archiver un message ou de le reporter, il réapparaîtra quelques heures ou quelques jours plus tard.

Un peu déroutant au début, le système est ambitieux. L’objectif avoué de Google est d’aller vers le « zéro email », la boite de réception vide dont rêvent beaucoup d’utilisateurs, notamment en entreprise.

On ne peut que saluer cette tentative de modernisation du plus vieil outil d’Internet. L’email a été inventé en 1971, bien avant le Web.

Moderniser la messagerie

Google a déjà pas mal fait avancer les choses avec Gmail, lancé il y a dix ans, qui remplace le classement des messages dans des dossiers par le principe du moteur de recherche. Il y a eu une autre tentative de modernisation, il y 4 ou 5 ans, avec un système appelé Wave, qui tentait de marier correspondance et travail collaboratif. Mais ce service, sans doute trop ambitieux, a finalement été fermé.

En ce qui concerne Inbox, cela fonctionne sur mobile, iOS ou Android via une appli dédié, ou sur ordinateur mais seulement à travers le navigateur Chrome. C’est accessible uniquement pour l’instant sur invitation. Il y a beaucoup de demandes.

Cela pose une question de fond : peut-on vraiment réinventer la messagerie électronique ? Est-ce que le problème, au delà des messages que l’on reçoit, ce n’est pas plutôt ce que l’on en fait ? Tant qu’aucun logiciel ne sera capable de répondre à nos emails ou, mieux encore, de travailler à notre place, toute la technologie du monde paraîtra forcément insuffisante.