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Nouveau monde. Un "cloud de confiance" français avec des technologies américaines

La France va s'appuyer sur les technologies de Microsoft pour créer un "cloud de confiance" à la française. Le projet s’appelle Bleu. Il est lancé conjointement par Orange et Cap Gemini, sur la base des technologies Microsoft Azure. 

Article rédigé par Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Le projet de "cloud de confiance" est lancé conjointement par Orange et Cap Gemini. Photo d'illustration. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

Messageries, services administratifs, services de santé, bancaires, etc. Aujourd’hui, tout passe par le nuage informatique (cloud) et chaque pays doit se doter d’une infrastructure souveraine pour faire face aux nouveaux besoins. C’est l’idée de ce "cloud de confiance", baptisé Bleu, voulu par le gouvernement. Le projet a été certifié par l’Autorité de surveillance des systèmes d’information (ANSSI). Il servira à stocker et traiter les données les plus sensibles des entreprises françaises et des services de l’État. Bleu sera opéré par Orange et Cap Gemini, avec des serveurs implantés en France, sur la base de technologies de Microsoft.

Une association avec Microsoft qui fait grincer des dents

Cependant, pour certains, parler de souveraineté et s’associer avec un géant américain peut sembler bizarre. C’est un peu comme pour le Health Data Hub, ce service central de données de santé, également confié à la firme de Seattle. L’un des problèmes est la fameuse loi américaine du "cloud act", qui permet, en théorie, à la justice américaine de "fouiller" dans les serveurs de n’importe quelle société relevant du droit américain, même si ces serveurs sont situés en dehors du territoire des États-Unis. Une menace potentielle pour la souveraineté des autres États utilisant des technologies américaines.

Mais le problème est aussi que les géants Microsoft, Amazon ou Google, sont aujourd’hui les plus avancés en matière de technologies cloud. Les Européens sont en retard. On peut le regretter et espérer que cela va s’améliorer mais c’est un fait, reconnu par de nombreux spécialistes, qui conduit à ne pas vouloir se priver des technologies américaines sous peine de faire du "cloud au rabais".

Pour se protéger contre le "cloud Act", Orange et Capgemini seront seuls actionnaires aux commandes de cette nouvelle plateforme, Microsoft étant associé simple fournisseur de solutions techniques. Certains professionnels critiquent ce projet mais d’autres le jugent pragmatique. À terme, Bleu rejoindra le projet GaïaX, qui est le projet de "cloud de confiance" à l’échelon européen.

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