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Netflix en France : boom annoncé de la SVOD ou pétard mouillé ?

Que va changer l’arrivée de Netflix en France ? Le géant américain fera-t-il décoller la vidéo à la demande ou bien faut-il s’attendre à pétard mouillé ?
Article rédigé par Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Communiqué de presse annonçant l'arrivée de Netflix en France)

Préparez vos écrans - téléviseurs, tablettes, smartphones - Netflix arrive ! Mais le « choc Netflix » sera-t-il à la hauteur ?

Pour réussir, l’américain devra proposer deux éléments forts : d’abord, un prix agressif et, ensuite, des contenus attractifs. Côté prix, pas de problème, avec un forfait qui devrait se situer entre 7 et 10 Euros par mois pour des films et des séries en illimité, pas de doute, beaucoup voudront s’abonner au moins pour essayer. Côté contenus, en revanche, ce n’est pas gagné. Aux Etats-Unis, à part quelques séries vedettes comme la très médiatisée « House of Cards », il faut bien dire que le catalogue Netflix n’est pas de la toute première fraicheur. Il faudra plus que des films de série B et des séries hollywoodiennes au rabais pour intéresser les spectateurs français exigeants.

Pour cela, Netflix devra faire ami-ami avec les producteurs français. Et ça, ce n’est pas gagné. En effet, rappelons que l’américain, notamment en s’implantant aux Pays Bas, espère échapper à l’obligation de contribuer financièrement à la production française.

Cela dit, Netflix a beaucoup d’argent. Il a les moyens d’acheter et de produire lui-même de nombreux contenus. Il va aussi sortir les grands moyens en terme de publicité.

Mais il reste aussi un problème technique : pour l’instant, Netflix n’est disponible que sur ordinateurs et tablettes or les Français sont plutôt habitués à regarder des vidéos directement sur leurs télés. La prochaine étape sera donc l’arrivée du service américain dans les box des opérateurs. On se demande qui, d’Orange, Free, SFR ou Numéricâble, sera le premier à signer ?

Enfin, dans ce contexte, qu’adviendra-t-il des acteurs français comme Canal+ ? Seront-ils assez forts pour résister même avec l’aide des pouvoirs publics ? Le spécialiste Pascal LeChevallier est pessimiste. Il pense que « le marché va basculer entre les mains des Américains ».

 

Sur le papier, Netflix pourrait donc être l’étincelle qui libèrera et fera décoller la vidéo à la demande sur abonnement en France. Ce sera peut-être le cas mais alors il serait le principal gagnant. Si ça ne marche pas, tout cela ressemblera, au bout de quelques mois, à un joli pétard mouillé.

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